Article n°4

                                                            

16 mai 2004. De l’utilité des choses.

 

Suite aux prises de mesure de l’IGN, une brave dame se demandait à quoi pouvait bien servir tout ce projet !

 

Pour la rassurer, je ne pourrais que lui répondre : à rien, tout comme son ensemble rose-guimauve, griffé par un grand couturier.

 

Maintenant reprenons la même question et reposons la, à tout ce qui nous entoure, à nos occupations et préoccupations quotidiennes. Si vous sentez le vertige vous gagner, c’est bon signe. Cela signifie que vous vous êtes réellement posé la question et la réponse s’est imposée à vous, claire et limpide.

L’utile et le nécessaire sont rarement indispensables, quant au superflu, il ne fait qu’encombrer nos étagères pour finir au fond d’un grenier. Difficile pourtant d’échapper aux dures lois universelles de l’attraction pour l’inutile.

 

Le jeu, le plaisir, l’éveil intellectuel, la curiosité, l’art, l’écriture, la musique, ainsi que toutes créations et récréations, sont autant de pertes d’énergie que nous pourrions mettre plus à profit, mais au profit de quoi ?

Nous connaissons tous quelqu’un dans notre entourage qui a une brillante idée à ce sujet ou un avis tranché, ou pire encore : des convictions.

 

Le j’aime-j’aimepas n’a d’importance que pour celui qui le formule. Ces locutions définitives s’accordent harmonieusement avec les définitions (de l’art, du beau, de l’utile) de son propriétaire. La valeur universelle de tels propos se limite pourtant à une petite sphère d’influence, comprimé dans un espace temps et géographique restreint. Ce qui fait un tabac dans la jet-set new-yorkaise bourrée de cocaïne ne trouvera peut être pas le même écho au fond d’une jungle de Bornéo infestée par le paludisme. Quand un spécialiste se targue de nous éclairer de ses lumières sur sa conception de la modernité, alors c’est le signal qu’il faut fuir sur-le-champ.

 

L’histoire, le monde, les hommes, évoluent sans cesse et dés qu’une pensée s’arrête, elle se fige instantanément, toute auréolée de certitudes obsolètes.

 

Les seules réflexions qui ont résistées au temps, traitent de la vanité du monde.

Ce sujet toujours d’actualité, indémodable, s’alimente dans la succession des générations apportant une brique à l’édifice.

 

Hier encore la terre était plate, la terre ne tournait pas et le hamburger se chassait avec un arc et des flèches.

 

La théorie de Wegener, sur la dérive des continents, date de 1920. La communauté scientifique ne confirmera ses recherches qu’au début des années 60. Aujourd’hui la tectonique des plaques nous semble aussi familière que de pouvoir découvrir le sol martien dans le rayon moquette d’une grande surface.

 

Au fait, la dérive des continents ça sert à quoi ?

Daniel

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