Article n°5

                                                            

29 mai 2004. Avec Jorn RIEL, ce fut une belle rencontre.

 

Rencontre avec Jorn RIEL, accompagné d’Inès JORGESEN, traductrice, à la librairie L’autre Rive, 19 rue du Pont Mouja, à Nancy, le jeudi 27 mai 2004.

 

Rencontrer un auteur est parfois un exercice difficile. Qui vient-on réellement rencontrer ? Est-ce ces mots qui nous ont touché, un visage médiatique, la part de rêve suscitée par les livres ou une simple curiosité, à moins qu’il ne s’agisse d’un mélange de tout cela. Ces rencontres s’accompagnent généralement d’un sentiment de frustration, pour la question que l’on aurait aimé poser sans avoir oser le faire, pour le manque de temps où le sujet que nous aurions tant aimé aborder n’a été qu’effleuré ou ignoré, ou pire encore parce que l’auteur s’est réfugié dans sa tour d’ivoire, perdu dans les méandres de sa propre réussite ou naviguant sur les crêtes de son Ego.

 

Avec Jorn RIEL, ce fut une belle rencontre.

L’homme m’est apparu tel que je me l’imaginais, d’abord un homme, sans fards, avec ce petit rien de malice qui accompagne une franche poignée de main.

La réussite littéraire de son œuvre s’est frayée un chemin tranquille dans la grosse production annuelle de l’édition. Ses livres passent de mains en mains, relayés par le réseau du bouche à oreille et non par de grosses campagnes de promotion assommantes, sinon celles faites de vrais coups de cœur. La dimension humaine de son œuvre en fait toute sa saveur et nous sommes nombreux à avoir beaucoup d’affection pour ses héros, ces hommes se partageant la grande solitude du Groenland dont les paysages, âpres et désolés sont peints avec élégance.

 

Certains racontars nous offrent plusieurs niveaux de lecture où derrière l’éclat de rire et le sourire se love une pensée philosophique, voire initiatique, seulement suggérée et non assénée par de grands moyens démonstratifs. Contrairement à d’autres auteurs, aventuriers ou ethnologues, Jorn RIEL ne se positionne pas comme le héros de sa propre vie, nous épargnant le « moi-je, affrontant au péril de ma vie …»

 

Dans la trilogie de « Heq, Harluk, Soré », ainsi que dans l’inoubliable « Le jour avant le lendemain », Jorn RIEL nous transporte au cœur de la civilisation Inuit pour un long voyage entre jour et nuit où les conditions de vie improbables sont autant de chimères pour un esprit occidental se disputant les 35 heures.

 

En ce qui concerne le projet Stanislas Urbi et Orbi, la ligne géodésique du bon roi Stanislas passe par le Groenland ! Peut être seront-nous bientôt nombreux à venir lire Jorn RIEL au pied de la statue, suivant l’index de Stanislas pour embrasser d’un regard le Pays Vert. ( Greenland )

 

En quittant Jorn RIEL, j’ai cru entendre le fracas d’un iceberg qui se délitait et …

je l’aurais juré, une meute de chiens de traîneaux, mais j’ai du rêver.

 

Daniel 

 

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