Introduction

 

Daniel DENISE

 et la Place Stanislas

 

 

 

L'index tendu de la statue de Stanislas a longtemps été pour moi source d'interrogations.

 

Fondu dans mon paysage quotidien, cet index désignait quelque chose ou une vague direction, sans que je ne sache laquelle.

 

Un sondage informel dans mon entourage ne me renseigna pas davantage.

Pour nombre de Nancéiens, Stanislas montre sa Pologne natale, les anciens lieux de débauche de la vieille ville, le palais du gouverneur, la porte Héré…

 

A ce propos je n'étais pas seul dans l'ignorance…

 

Les documents que je consultais alors, indiquent que Stanislas désigne le médaillon du portrait de Louis XV sur l'acrotère de la porte Héré, comme le souhaitait la commission qui commanda la statue à l'artiste Georges Jacquot.

 

Une rapide observation devant le piédestal rend cette indication pour le moins aléatoire ou symbolique, tant il apparaît clairement que le doigt du roi de Pologne ne montre pas l'effigie de Louis XV.

 

En scrutant cet "ailleurs", mon regard se prolongea vers ce mystérieux itinéraire, m'entraînant dans une rotation complète autour de la terre avant de me ramener à mon point de départ : la place Stanislas.

 

De ce voyage imaginaire, je garde la vision d'une succession de paysages, une alternance d'eau et de terre, de forêts et de déserts, d'hommes et de langues. En retrouvant cette rêverie de l'enfance, j'eus envie de creuser sous mes pieds pour savoir si j'arriverais en Chine, et pour imaginer de quoi est fait le ciel, c'était facile, je n'avais qu'à lever la tête.