3ème visite guidée et itinéraire de la Place Stanislas à l'Eglise Bonsecours.

3
ème itinéraire


Du Baroque / Rococo à l'Art Nouveau !



  1    - De la place Stanislas à l'église de Bonsecours

Je vous propose un 3ème itinéraire, à l'heure du XXIème siècle où de nombreux projets urbanistes "Stanislas Meurthe" voient actuellement le jour à Nancy.

Comptez une petite journée pour cette grande balade .

Le circuit vous fera découvrir l'essentiel de l'espace urbain et du patrimoine baroque, rococo, classique, ainsi qu'une partie de l’architecture Art Nouveau du centre ville.

De la place Stanislas cœur historique de la ville du XVIIIème siècle en passant par la place Maginot, centre  de l'activité bancaire au début XIXè siècle pour finir à Bonsecours sur le tombeau de Stanislas. Cet itinéraire explore des lieux, parfois insoupçonnés, de la vie économique et commerciale nancéienne, des années 1900, autant de programmes modernes qui transforment et marquent le paysage architectural de Nancy.

Au  travers de ce qui reste visible aujourd'hui, il préférable de prendre connaissance des événements qui ont façonné Nancy, pour mieux apprécier cet héritage témoin du passé.



  2    - La rue Stanislas

Prendre la rue Stanislas, c'est remonter à l'origine de l'histoire de Nancy.
Elle fait partie d'un ensemble qui relie la Ville-Vieille et la Ville-Neuve, depuis le XVIIIème siècle.

La ville fondée au XIème siècle avec ses ruelles étroites incérées dans ses fortifications, se développe en dehors de ses murs.

Vers 1590, le Duc Charles III créée la Ville-Neuve avec un front défensif qui protège les deux villes qui se font face. Cette nouvelle organisation de Nancy ne sera pas sans conséquence pour les faubourgs en bordure de la ville. Ils sont détruits pour former la nouvelle enceinte fortifiée qui sera achevée dans ses grandes lignes en 1620. En 1616,  seul le cimetière de la Ville-Neuve est implanté au centre de l'Esplanade ( actuelle rue Stanislas ) et il sera déplacé en 1666.

La guerre de Trente Ans de 1618 à 1648 et l'occupation des français de 1633 à 1663, marquent la fin de l'essor de la ville.

Après cette douloureuse période les fortifications de la ville sont démantelées et ne subsistent que les portes.

En 1670, Louis XIV, pour préparer la guerre de Hollande, décide de réédifier les fortifications des deux villes sur le tracé des anciennes fondations, avec quelques innovations pour consolider le rôle militaire de la citadelle de la Ville-Vieille. Les travaux sont terminés en 1679.

Une porte Royale est édifiée en 1673, en remplacement de la primitive porte Saint Nicolas qui existait depuis le moyen âge. Cette nouvelle porte est construite plus à l'est que l'ancienne et sert à relier les deux villes jusqu'en 1751. Entre les fortifications et glacis de la Ville-Vieille et la Ville-Neuve, une grande esplanade reste vide, plantée de tilleuls  et tient lieu de promenade.

Avec le traité de Ryswick en 1697, par lequel Louis XIV restitue les duchés de Lorraine et de Bar au Duc Léopold, une clause l'oblige à détruire toutes les fortifications de la Ville-Neuve, ce qui est fait dès 1698.

Les fortifications démantelées de la Ville-Neuve font place à un mur d'octroi, ouvert par les trois portes encore subsistantes.

De 1702 à 1714, durant la guerre de succession d'Espagne, Nancy est de nouveau sous l'emprise des français. A partir de 1714, grâce au soutien du Duc Léopold la ville se développe, il s'en  suit une forte pression urbanistique qui s'opère par une densification de l'habitat et par l'urbanisation des espaces libres. Des baraques prennent place aux abords de la contrescarpe et sur les fossés. En bordure de l'esplanade coté Ville-Neuve, des hôtels particuliers sont construits en 1718.

En 1725, le duc Léopold réorganise la distribution de l'habitat sur "l'esplanade" et créée la rue Gambetta et la place de Grève ( actuelle place Dombasle).

A la fin du règne de Léopold, la presque totalité de la rue de l'Esplanade (rue Stanislas actuelle) est construite. On y trouve  une auberge, des remises pour les carrosses du Duc, des halles sur les n° 58-60. Aux n° 64 à 68 les hôtels de Riocourt et de Pillement deviennent de 1734 à 1768 un hôpital militaire.

La venue de Stanislas Leszczynski en 1737 permet la continuité de la politique d'urbanisme mené par le Duc Léopold.

Peu à peu cette opération d'embellissement située au point de jonction de la Ville-Vieille et la Ville-Neuve s'intègre dans un projet de grande envergure. Les travaux débutent en 1752. Sur l'esplanade, les baraques et hôtels particuliers (du comte de Juvrécourt, du Marquis de Gerbéviller) sont détruits pour permettre la construction de la place Royale (actuel place Stanislas). La place Royale est la plus prestigieuse réalisation architecturale commandée par Stanislas, inaugurée en 1755.

Les deux rues Ste Catherine,  et Stanislas sont entièrement réalignées, à partir des pavillons de la place Royale, et les façades sont toutes reconstruites. La rue Stanislas débute de la place Royale, entre l'immeuble Jacquet (actuellement occupé par les brasseries Foy, Commerce) et l'immeuble du collège de médecine (actuellement Musée des Beaux Arts) en partage avec l'hôtel de la Comédie qui avait son entrée rue Stanislas.

A l'époque, la cohabitation était difficile entre la faculté de médecine où se déroulaient des dissections de cadavres et la salle de la Comédie. En effet, pour promouvoir la faculté de médecine et partager les connaissances dans l'esprit des lumières, les dissections sont ouvertes au public. La salle d'anatomie voisine de la salle de spectacle indispose les spectateurs par l'odeur des cadavres.

Après 1770, peu à peu sous la pression urbanistique et le démantèlement des fortifications devenues obsolètes de la Ville-Vieille, de nouvelles rues débouchent sur la rue Stanislas et permettent de faciliter les échanges entre les deux villes.



  3    - Le vitrail de Georges Janin / 19, rue Gambetta

Deux curiosités sont à voir dans la première partie de la rue Gambetta parallèle à la rue Stanislas:

au n°19, au cœur du magasin Sia Home Fashion,  enseigne dédiée à la décoration et l'aménagement de l'habitat se trouve une surprenante verrière de 20 m². Ce vitrail comme l'atteste la signature a été réalisé par Georges Janin en 1923 dans la mouvance Art Déco. Georges Janin témoigne d’une prédilection pour une composition calme et aérée qui tranche avec des ordonnances complexes. La gamme de teintes acides employées par Janin,  procurent au vitrail une limpidité et une fraîcheur lumineuse incomparable.

Le décor représente un dieu gréco-romain, assis au pied d'un arbre charmant des colombes avec une flûte de pan. Quatre médaillons finement réalisés représentent des passereaux. Georges Janin fils de Joseph Janin reste une des personnalités marquantes du milieu artistique nancéien avec Jacques Gruber et quelques autres verriers. Le vitrail religieux domine sa production, toutefois, Janin utilise des effets inédits de matière dans les vitraux pour des immeubles privés.

au n°21, la confiserie des Sœurs Macarons propose les célèbres Macarons de Nancy. Cette authentique recette ne cesse, depuis quatre siècles, d'être l'objet de recherche par les pâtissiers et confiseurs, et reste inégalée encore aujourd'hui. Ce secret est actuellement détenu par Nicolas Génot de la Maison des Sœurs Macarons.



  4    - Ancien Palais de l’Université / Bibliothèque municipale / 43, rue Stanislas

En juin 1769, un édit royal, donne décision du transfert à Nancy de l'Université de Pont-à-Mousson fondé en 1572. Pour construire cette Université à Nancy, on sacrifie une partie de la place de Grève (place Dombasle) pour construire ce nouveau bâtiment qui accueille aujourd'hui la Bibliothèque Municipale.

C'est l'architecte Charles-Louis de Montluisant qui construit entre 1770 à 1778 ce bâtiment en forme de U, d'une architecture très simple, relevée par quelques éléments de décoration.

En 1778, on installe au premier étage du bâtiment central (40 x 10 m) , les belles boiseries de la bibliothèque des Jésuites de Pont-à-Mousson, œuvre du frère Jean Paulus.

La bibliothèque publique, institution fondée par Stanislas, se trouve alors à l'Hôtel de Ville. Elle est transférée à l'Université en 1794.

Les boiseries de l'ancienne bibliothèque du couvent des Minimes sont transférées dans l'aile droite de l'immeuble, en 1871.

En 1877, les nouvelles grilles sont posées, détruisant ainsi le joli mur de clôture, couronné d'une balustrade avec vases de pierre. La porte cochère à colonnes et pilastres ioniques, avec fronton aux armes de France, disparait également.

Dans une ambiance studieuse, on peut toujours découvrir les magnifiques boiseries de la bibliothèque.



  5    - Eglise de la visitation et couvent des Minimes / rue de la Visitation

Située à l'angle de la rue Gambetta et de la rue de la Visitation, cette église a survécu aux destructions révolutionnaires grâce à son utilisation comme muséum où étaient rassemblées les œuvres d'art relatives à l'Instruction Publique (1794). Elle devient chapelle du lycée en 1804, lequel occupe les bâtiments des couvents de la Visitation et des Minimes

L'Eglise de la visitation

La construction débute le 16 mai 1780 sur des plans dessinés par l'architecte Jacques-Denis Antoine et la bénédiction solennelle a lieu, le 17 août 1783.

La chapelle à l'intérieur est ornée d'un péristyle à l'antique, tandis que le plan dessine une rotonde très peu décorée, les seuls éléments décoratifs étant les colonnes qui soutiennent des entablements et la coupole décorée d'un trompe-l'œil avec une verrière à son sommet. L'ensemble est dépourvu  de vitraux. La façade donnant sur la rue de la Visitation montre un beau groupe sculpté de Söntgen représentant la Foi ( la croix ) et l'Espérance (l'ancre qui dans l'antiquité symbolisait l'espoir et le salut) .

L'édifice par sa singularité  présente un aspect général très simple néo-classique en rupture avec les excès du style baroque. Elle reste néanmoins un unique monument intéressant, pour l'histoire architecturale de Nancy et de la Lorraine.

De nos jours la chapelle est intégrée au lycée Henri Poincaré.

Le couvent des Minimes

Le couvent des Minimes était composé de nombreux bâtiments, avec une église à l'emplacement de l'entrée rue Gambetta. Cette église fait double emploi avec sa voisine la Visitation.

L'église des Minimes était une nécropole Lorraine où de nombreuses familles y sont enterrées ( Mahet, Hoffelize, Beauvau, Bassompierre).

Faute d'entretien et malgré la richesse de la décoration et l'importance du lieu, une grande partie du couvent des Minimes est détruit. De cette destruction, seuls les monuments sauvegardés lors de la création du Muséum en 1794 seront en partie replacés de 1805 à 1807 à leurs emplacements d'origine ( le monument de la famille Callot à l'église des Cordeliers, les mausolées de la famille Stanislas à Bonsecours ).

Parmi les monuments disparus, le tombeau de la  famille Lamour, où le 20 juin 1771 à l'âge de 73 ans Jean Lamour est inhumé. Son corps repose dans l’église du couvent des Minimes jusqu’en 1808., date à laquelle l’église est entièrement détruite.

Actuellement, du couvent des Minimes, il ne reste que le cloître et la petite cour intérieure du lycée Henri Poincaré.



  6    - Immeuble Léon Margo / 86, rue Stanislas

Cet immeuble de style "Art Nouveau" construit par l'architecte Eugène Vallin en 1906 fait partie des nombreuses constructions réalisées par ce mouvement artistique né à la fin du XIX et début du XXème siècle.



  7    - Porte Saint Stanislas
/ rue Stanislas

Erigée en 1752 à l'emplacement d'un hôtel particulier sous la direction de Richard Mique, elle est refaite en 1762. Sa décoration comporte des bas-reliefs sur lesquels sont sculptés Minerve et Apollon. Quatre statues la dominent : la Musique, l'Architecture, la Sculpture et la Peinture.

La porte Stanislas est inspirée du style dorique qui se caractérise notamment sur la façade intérieure. L'entablement repose sur les colonnes et forme un avant-corps qui court tout le long de la porte. Au-dessus des petites portes, deux bas-reliefs représentent Minerve assise, s'appuyant d'une main sur une lance, de l'autre sur un bouclier où est sculptée la tête de la Méduse, et Apollon jouant de la Lyre. A l'entablement, les métopes sont décorés des armoiries de Stanislas, le buffle aux cornes recourbées.

Sur la façade extérieure, des trophées d'armes sont sculptés au-dessus de la petite baie, d'autres trophées d'armes sur l'entablement encadrent deux bas-reliefs : Mars porte un bouclier, à ses côtés un chien, et Hercule tient une massue géante.



  8    - Brasserie l'Excelsior / 3, rue Mazagran

Depuis la construction de la gare de voyageurs en 1866 par de l'architecte Châtelain, la place Thiers de Nancy s'est profondément modifiée, formant un ensemble de hauts immeubles qui donne un cachet esthétique à l'entrée de la ville. Déjà, la circulation y est intense à cette époque, il est largement question d'un tramway suburbain.

La société de Louis Moreau et Cie (Brasserie de Vézelise) décide d'ouvrir en 1910 à Nancy une brasserie dans la tradition des grands cafés de la "Belle Epoque", véritable vitrine de luxe de ses produits. Le dimanche 26 février 1911, la brasserie Excelsior est inaugurée en plein centre du quartier de la gare.

Les architectes Lucien Weissemburber et Alexandre Mienville réalisent cet ensemble particulièrement original dont le but recherché est d'attirer le regard.

Construit assez tardivement pour le mouvement Ecole de Nancy, ce bâtiment marque un retour du classicisme pour la façade extérieure dont seul le dernier étage s'est vu attribué de quelques ornements.

Au rez-de-chaussée, il en va tout autrement, avec sa voûte surbaissée décorée de fougères, ses lustres, et son mobilier signé Majorelle.

Les larges baies de cinq travées sont décorées par un ensemble de dix verrières de Jacques Gruber. Elles sont entourées de cabochons de pâte de verre, de feuillages qui reprennent les thèmes naturalistes symboliques de l'époque :  fougère, pin et ginkgo biloba aux douces tonalités couleur sépia et serties dans un châssis de cuivre.
Le plafond constitué de cinq travées avec des flambées de fougères a posé des problèmes quant à sa réalisation. Les sculpteurs-modeleurs Galetier et Burtin sont chargés d'exécuter les moulures, poutrages et tourssures des fenêtres.

Le tout est terminé et posé par une équipe de sculpteurs des Ateliers Majorelle, sous la direction artistique d'Alfred Levy (l'un des plus fidèles collaborateurs de Louis Majorelle après son décès en 1926, qui prendra la succession de la direction des Ateliers).
L'ensemble du mobilier en acajou massif de Cuba, est également l'œuvre de Majorelle. La décoration aux teintes ivoirines se fond dans une parfaite harmonie, intensifiée par l'éclairage du soir. Les 300 points lumineux des lustres ou appliques en cuivre ciselé, sont signés Daum.

Dans les années 1928, la brasserie connaît des aménagements caractéristiques de l'Art Déco dont témoignent encore de nos jours l'entrée, les salons qui donnent sur la rue Henri Poincaré et la descente d'escalier où s'illustre le ferronnier d'art Jean Prouvé.

Après la deuxième guerre mondiale et au fil des années, " l' Excel" perd peu à peu son luxe et sa notoriété. Le quartier lui-même connaît de profondes mutations qui lui ôtent irrémédiablement son charme initial.

L'Excelsior est voué à la destruction en 1972, avec l'accord de l'architecte départemental des monuments historiques. On ne doit sa sauvegarde et son classement monument historique qu'à une poignée de nancéiens amoureux de leur ville désireux de sauver leur patrimoine.

C'est en 1987 que renaît l'âme de l'Excelsior grâce à son rachat par un nouveau Propriétaire, il continue de s'inscrire dans l'histoire de la ville.



  9    - Chambre du commerce et de l'industrie / 40, rue Henri Poincaré

Dans un contexte de développement, tant démographique qu'économique, les représentants de la Chambre de Commerce et la Société Industrielle de l'Est embellissent ce bâtiment d'aspect néo-classique qui témoigne du développement économique de la région. Suite à un concours mené en 1905 par Antonin Daum, alors vice-président de l'Ecole de Nancy, les architectes Emile Toussaint et Louis Marchal sont chargés de la transformation de l'édifice avec un compromis entre modernité et tradition. La chambre de commerce est inaugurée à l'occasion de l'Exposition Internationale de l'Est de la France en 1909.

Les architectes associent leur savoir-faire aux connaissances techniques de l'entrepreneur Schertzer, spécialiste des constructions métalliques, tandis que les ferronneries sont confiées à Louis Majorelle.

Toutefois, l'architecture extérieure n'utilise pas les principes de l'Art nouveau, l'extérieur du bâtiment est complété au premier étage d'agrafes représentant le chardon de Nancy.

En revanche, les fenêtres du rez-de-chaussée avec leurs vitraux sont particulièrement remarquables, signés Jacques Gruber. Les vitraux visibles de la rue, font référence au terroir local avec un paysage lorrain,  un paysage vosgien. Les trois autres fenêtres représentent des activités lorraines : le travail du verre avec l'image d'un souffleur devant un four, la fonderie avec un mineur poussant un wagonnet de minerai, et la brasserie, à travers le portrait de Pasteur étudiant les fermentations au laboratoire Tourtel de Tantonville.

Les ferronneries de Majorelle caractéristiques du style Ecole de Nancy ainsi que certaines pièces intérieures sont richement décorées.

L'aile droite du bâtiment ne voit jamais le jour, privant le pavillon à marquise métallique de son effet axial.

L'intérieur du bâtiment qui abrite toujours la chambre de Commerce et d'industrie a entièrement conservé l'ensemble des boiseries, des stucs et la salle de réunion réalisée en partie par Amalric Walter.



10    - Ensemble Poirel / 3, rue Victor Poirel

L'ensemble Poirel a été construit à la fin du XIXème siècle, grâce à un legs de Victor et Lisinska Poirel, amateurs d'art cultivés. Cette réalisation est l'œuvre de l'architecte municipal Albert Jasson. Elle est conçue en 1888-1889 et constitue un programme d'avant-garde pour l'époque: un centre de "création contemporaine" en plein centre ville comportant une salle de concert, une galerie d'exposition et un conservatoire de musique.

En 1999, le programme de rénovation conduit par l'architecte Vincent Brossy, obéit à une double exigence, celle d'améliorer les conditions d'accueil du public et de travail des artistes et des techniciens, tout en préservant l'identité de ce lieu de mémoire.

L'ensemble Poirel est composé de deux parties : d’une part les galeries, servant de lieu d’exposition, et d’autre part, la salle qui a pour vocation d’accueillir de nombreuses manifestations, concerts de musique symphonique, lyrique, musique de chambre ou musique actuelle, ainsi que du théâtre,  et spectacles pour jeune public.
La Salle a conservé son lustre d'antan : avec ses balcons, son cadre de scène, le vitrail de Champigneulles. Le tout a été  soigneusement restauré.

Les Galeries Poirel proposent sur 1000 m2, des expositions ayant pour thème des expressions culturelles multiples.

Une des ambitions majeures de cet établissement depuis sa rénovation en 1999 est d'amener notamment le public à la rencontre de l'art contemporain afin de susciter des découvertes, des surprises et le mettre en prise avec les expressions artistiques les plus diverses.

Par exemple : l'Exposition Stanislas Urbi & Orbi en mai 2005



11    - Magasins Réunis / 2, rue avenue Foch

Cet immeuble "Magasins Réunis" a été construit en 1906 par Lucien Weissenburger , avec des artistes associés au chantier : Louis Majorelle, les frères Daum, Jacques Gruber, Victor Prouvé, Jules Cayette et Henri Suhner.

Après de profondes restructurations, il ne reste plus grand chose de ce fleuron commercial, synonyme d'opulence et de consommation dans la tradition des grands Magasins du début du XXème siècle.



12    - Ancien siège de l'Est Républicain / 5 bis, avenue Foch

Construit en 1912, cet immeuble est une ultime expression de l'Art Nouveau à Nancy. Le bâtiment a reçu une façade au décor floral simple, sobre, marquant un retour au classicisme. Construit sur une structure de béton armé masquée par un parement en pierre, cet édifice s'est vu affublé d'une tour d'angle en haut de laquelle brillait un phare symbolisant l'Information. A l'époque, il était possible de voir les rotatives en action par le biais d'une verrière, mais l'intérieur du bâtiment a été lourdement modifié.

L'Est Républicain a rejoint de nouveaux locaux plus vastes à Houdemont en 1985, ne laissant à son ancien siège que la rédaction locale.



13    - La Synagogue / 19, boulevard Joffre

Située Bd Joffre, elle a été construite sur les plans d'Augustin Piroux (architecte), en 1787. Elle fut agrandie à trois reprises, aux XIXème et XXème siècles.



14    - Le temple protestant - Ancienne église saint Joseph des Prémontrés / Place André Maginot

On pose la première pierre de cette église conçue par Giovanni Betto en 1713. Construite très lentement à proximité de l'ancienne porte Saint-Jean, elle est achevée en 1759 sous la direction de l'architecte Mique.

Inspirée de l'église Sainte-Marie Majeure de Pont-à-Mousson, la façade est composée de deux ordres :

Sur le premier, un escalier élevé conduit au portail formant un avant-corps orné de quatre pilastres corinthiens. Le porche est surmonté d'un fronton circulaire dans lequel est sculpté  Saint Joseph tenant l'enfant Jésus dans ses bras. De chaque coté, deux niches sont vides de leurs statues.

Le second est couronné par un fronton triangulaire chargé de sculptures de la Providence environné de rayons et de nuages, au milieu desquels apparaissent des chérubins et des séraphins.

En 1807, l'église Saint-Joseph des Prémontrés est partiellement dépouillée d'une grande partie de son mobilier, de l'autel en marbre et de son orgue. Démontés? ils sont replacés dans l'église Saint Sébastien ou ils se trouvent encore actuellement.

Depuis 1807, l'église Saint-Joseph des Prémontrés sert de temple protestant.



15    - BNP / angle des rues Chanzy et St Jean

En 1910, cet édifice, situé à l'angle des rues Chanzy et St Jean, a été construit à la demande de Charles Renaud, riche banquier qui juge l'emplacement idéal. Le bâtiment se caractérise par une tour-porche conçue par l'architecte Emile André sur une structure de béton recouverte de pierres de taille, et charpente métallique.

La tour d'angle et le choix de la forme du toit d'ardoise, élancé et troué de lucarnes, rappellent les châteaux rhénans inhabituels en France. L'ensemble a reçu  un accueil controversé, "trop germanique" à une époque où l'Alsace et le nord de la Lorraine appartenaient encore à l'Allemagne. Les façades déployant des frises de fruits, symboles des produits du commerce et de l'industrie, résument l'histoire d'une réussite économique.

L'architecte Paul Charbonnier s'occupe des aménagements intérieurs ayant pour thème récurant la monnaie-du-pape, ou lunaire.

Toutefois, l'intérieur a subi de nombreuses transformations, le hall a conservé une partie de son mobilier, la verrière de Gruber a disparu et les ferronneries de Majorelle ont pu être sauvegardées.

L'escalier conduisant du rez-de-chaussée à la galerie du premier étage, est muni d'une rampe d'appui originale réalisée par Louis Majorelle.

L'utilisation de pierre de granit pour le soubassement, assure la stabilité de la tour et fait ressortir la coloration claire du calcaire.

Les piliers du porche sont ornés de bagues métalliques représentant des feuilles de ginkgo.
Dans le prolongement de l'immeuble, ont été ajoutées deux travées en 1912, qui sont totalement englobées dans la réalisation finale.

Cet édifice est aujourd'hui considéré comme une œuvre majeure de l'architecture Art Nouveau de Nancy.



16    - CCF / Graineterie Génin-Louis / angle rue St jean et 2, rue Bénit
 
Construit en 1900-1901 pour le marchand de grains Jules Génin sous le thème du pavot somnifère, ce bâtiment est représentatif, par sa structure métallique visible, du courant rationaliste initié par Viollet-le-Duc dès 1863.

Premier édifice à structure métallique de Nancy, la graineterie Génin est le fruit de la collaboration de l'architecte Henry Gutton et de l'ingénieur Henri Gutton avec l'entrepreneur Schertzer. Réalisé avec des vitraux de Jacques Gruber, ce bâtiment reste un exemple unique de ce type d'architecture en France.

Voué à la destruction en 1976, il sera finalement classé puis restauré.

Il abrite aujourd'hui un établissement bancaire.



17    - Magasin Vaxelaire et Pignot / 13, rue Raugraff

Le magasin de vêtements Vaxelaire est un établissement luxueux où le tout Nancy se donnait rendez-vous. Il était donc nécessaire de créer un magasin à la hauteur des ambitions de son propriétaire qui fit naturellement appel aux artistes de l'Ecole de Nancy.

Premier travail d'Emile André, fils de Charles, la devanture est actuellement peinte, cachant les couleurs naturelles de l'acajou et du gré émaillé bleu des médaillons (l'un est aujourd'hui visible au jardin du musée de l'Ecole de Nancy). Il ne subsiste aujourd'hui que deux travées.



18    - Le Crédit Lyonnais / 7 bis - 9, rue St Georges

Cette banque construite en 1901 par l'architecte Félicien César cache derrière son opulente façade son véritable patrimoine Art Nouveau dans son hall, plus exactement au dessus du hall : Jacques Gruber aidé de Charles Gauvillé et son atelier de maître verrier, créée pour la banque la plus grande verrière de l'Ecole de Nancy, soit 236 m² en 264 panneaux.

Après une rénovation par Jacques Gruber en 1920, la verrière échappe à la destruction en 1976 grâce à l'intervention des Monuments Historiques.

L'ensemble fera l'objet d'un restauration par l''Atelier 54 financée par le Crédit Lyonnais en 1980.



19   - Eglise Saint Sébastien / rue des Ponts

La fondation de la paroisse et la première église.

La paroisse Saint Sébastien a été créée le 21 novembre 1593 suite à la construction de la Ville Neuve de Nancy, par décision du Duc de Lorraine, Charles III. Elle prend le nom de Saint Sébastien, le duc et son fils, le cardinal Charles, ayant une grande dévotion pour celui que l'on invoquait en cas de maladie contagieuse (la peste).

Une chapelle "provisoire" est construite en trois mois pendant l’année 1603 par le premier curé Jean Maréchaudel. Elle durera cependant plus d’un siècle et verra notamment la naissance des premières religieuses de Saint Charles, le 22 juillet 1679.

La construction de l’église actuelle

En 1682, une première tour est édifiée (celle de gauche en regardant la façade). L’église provisoire, devenue délabrée et dangereuse, est finalement démolie en 1719. Le 20 juillet 1720, sous le règne du duc Léopold, la première pierre de l’église actuelle est posée. La toiture est posée en 1725 et l’ensemble terminé en 1731.

L’architecte en est Jean-Nicolas Jennesson (1686-1755) qui réalise là son chef d’œuvre. Depuis 1917 les restes de sa dépouille reposent dans la nef droite. L’église est bénie par le curé Jean Rémi le 30 septembre 1731 et consacrée le 9 août 1732 par l’évêque de Toul Scipion Jérôme Bégon.

Construite entre 1720 et 1731, l'église Saint-Sébastien présente une façade d'inspiration baroque.

Quatre bas-reliefs sculptés par Joseph Dieudonné Pierre représentent la Vierge et Jésus-Christ de part et d'autre de la porte d'entrée, Saint-Nicolas et Saint-Charles. Des pilastres et colonnes doriques séparent les panneaux,  encadrent la porte,  et supportent un entablement orné de triglyphes.

Au sommet, deux sculptures représentent Saint-Sébastien et le duc Léopold réalisé par Victor Huel (père) en 1882.

A l'intérieur, entre autres trésors, se situe le tombeau de Jean Girardet (1709-1778) premier peintre du roi Stanislas réalisé par Söntgen. L'allégorie du Temps veut recouvrir Girardet tandis que la Lorraine désolée tente de s'y opposer.

L’église désacralisée à la révolution

En 1790, le curé Joseph Charlot dut céder sa place à un prêtre assermenté, nommé Richier. Ce dernier abandonne cependant bientôt l’église. De nos jours, on remarque une horloge monumentale, elle a pris la place des armes de la Lorraine, tenues  par deux aigles sous un manteau royal œuvre de François Chassel. L'ensemble a été détruit pendant cette période. En 1794, l'église sert d’asile d’aliéné, puis de magasin de paille. Ce n’est qu’après le concordat, en 1801, que l’édifice est rendu au culte.

En 1970, le creusement du parking du marché et les fondations du centre commercial provoquent une fragilité qui nécessitera de très importants travaux de consolidation et de nettoyage qui durèrent plus d’une décennie. Des pierres tombaient en effet de la voûte.

La paroisse, qui est vers 1950 au cœur d’un quartier populaire perd de très nombreux habitants quand les maisons du XVIIème siècle sont démolies ( La maison de Jean Lamour, 32 rue notre dame est détruite en 1970) pour laisser place au centre commercial. L'orientation architecturale prise en 1970 a néanmoins sauvegardé l'édifice dans un cadre résolument moderne et renouvelé une population très attachée à cette église !

En 1998, l’église est confiée à la communauté jésuite par l’évêque de Nancy. Elle fait partie maintenant de la paroisse du centre ville Notre Dame de Bonne Nouvelle, qui comprend cinq lieux de culte dont la cathédrale reste l’église principale.

Visite de l’église

Grâce à la collaboration de nombreux paroissiens laïques, l’église Saint Sébastien demeure ouverte en semaine et le samedi à tous ceux qui désirent se recueillir ou prier, ainsi qu’aux touristes.



20    - La rue St Dizier

Aux origines de Nancy, la cité est composée de plusieurs petits bourgs dont celui de Saint Dizier fondée par Saint Bodon vers la fin du VIIème siècle. Le bourg regroupé autour de son église se trouvait à l’emplacement de l'actuel quartier des Trois Maisons. Après l'installation des différents ducs dans leur château à Nancy, la cité se développe au détriment du bourg Saint Dizier. En effet, les fortifications de Nancy n'englobent pas ce petit hameau.

A la fin du XVIème siècle, le Duc Charles Ill, désireux d’assurer la défense de la cité ducale contre un éventuel envahisseur décide de vider de ses habitants Saint Dizier dont l’emplacement pour des raisons stratégiques devient gênant. En même temps, il projette de construire une nouvelle cité "la Ville-Neuve " aux portes même de sa propre cité.

L’ensemble des deux villes bénéficie d'une puissante fortification. Charles Ill incite tous les habitants de Saint-Dizier à quitter leur maison et leur offre en compensation, des terrains dans la Ville-Neuve, où ils construisent de nouvelles habitations. Le village, ne sera rasé qu’en 1632 et ne subsistera que trois maisons (d’où le nom donné à ce quartier)C’est en hommage au bourg détruit, que Charles III donne le nom de Saint-Dizier à la rue actuelle, en déclarant ce vocable inaliénable.

Cet axe transversal devient l’artère principale de la Ville-Neuve, du XVIème au XVIIIème siècles. Dans cette rue, un grand nombre d’hôtels est élevé, ainsi que quatre églises, aujourd’hui disparues ( Saint-Roch, du Saint-Sacrement, des Capucins, du Noviciat). La rue des quatre églises parallèle à celle de Saint Dizier rappelle leur présence. Entre ces deux rues s'élevait l'ancien hôtel de ville construit par Charles III en 1599. Stanislas le fait détruire en 1751 et  le transforme en  esplanade qui reste libre jusqu'en 1850. A cet emplacement on construit un marché en partie couvert, rénové en 1934, il prend le nom de Mengin ( maire de Nancy de 1919 à 1925) pour anecdote le vocable de Mengin était déjà utilisé depuis 1764 en désignant le Lieutenant Général du baillage riche propriétaire des lieux.

La dernière rénovation date de fin 2006, le marché central reste un lieu incontournable pour la qualité des produits proposés et pour son ambiance.

Au n°48,
un buste du duc Léopold  réalisé au temps de son règne  se trouve encastré dans la façade d'un magasin  par son propriétaire.

Au n°54, à l'angle de la place Mengin et de la rue Saint Dizier se trouve la maison de Jean-Baptiste Isabey, portraitiste et miniaturiste Français. Il est né dans cet immeuble, le 11 avril 1767. À l'âge de 19 ans, il a pour maitre Jean Girardet, Jean-Baptiste Claudot, et enfin de Jacques Dumont, peintre miniaturiste de Marie Antoinette. Il devient l'un des élèves de Jacques-Louis David. Employé à Versailles, il réalise de nombreux portraits jusqu'à sa mort le 18 avril 1855.

Une plaque commémorative indique la maison de J-B Isabey et une statue incrustée dans l'angle de l'immeuble rappelle le passé religieux de cette partie de la ville.

Au n° 163, subsiste la façade du Noviciat fondé en 1602, par Antoine de Lenoncourt. En 1768, après l’expulsion des Jésuites, le Collège, qui se trouvait auparavant près de l’église Saint-Roch fondé en 1616 ( détruite à la révolution ) est installé dans les murs de cet ancien Noviciat. L’abbé Lionnois dirige le Collège de 1768 à 1776.

A l'origine l'emplacement de l'Hospice des Enfants Trouvés, ou Hospice Saint-Stanislas se situe dans cette maison. Le projet de Stanislas de créer cet établissement destiné à recevoir les enfants abandonnés ne verra le jour que postérieurement grâce à sa petite fille Adélaïde par lettres patentes du 28 juillet 1774. Une plaque sous le porche fait état des bienfaits de Stanislas.

L'ensemble abrite aujourd’hui des services du Centre Hospitalier Universitaire.



21    - Hôtel de Boufflers / 4, rue de la Salpêtrière

La rue de la Salpêtrière, à proximité de la porte Saint-Nicolas se trouvait au début du XVIIème siècle une salpêtrière. Sous le règne du Duc de Lorraine Léopold, le premier lieutenant d'artillerie Edouard Warren devient " Directeur des Poudres et Salpêtres de S.A.R. Léopold", et se fait construire une maison au n° 2 de cette rue.

La maison voisine avec porte cochère, est celle de Mme la marquise de Boufflers. C'est là que se passe la jeunesse de son fils le marquis et poète Stanislas de Boufflers (1738 -1815).

Cette rue n’existait pas, lors de la création de la Ville Neuve de Charles III. II n’y avait à son emplacement qu’une vaste esplanade, entre la porte Saint Nicolas et le bastion Saint Nicolas, et jusqu’au couvent des Annonciades. Les remparts sont détruits en 1697 (traité de Ryswick) et remplacés par un mur d’enceinte. C’est sur le nouvel espace laissé libre par les démolitions que fut créée, en 1698, une manufacture de poudres et de salpêtres. La rue fut véritablement tracée en 1715 et dénommée rue de Dublin par son créateur Édouard Warren, Irlandais d’origine en souvenir de son pays d’origine. Cette rue de Dublin devient ensuite, par déformation populaire rue de Belin, puis ensuite rue de la Salpêtrière.

La Salpêtrière, désaffectée au XIXème siècle, devient une propriété privée en 1864, qui disparait en 1894, lors du percement de la rue des Quatre Églises vers l’avenue du Général Leclerc.



22    - Porte Saint Nicolas / Place des Vosges

Ouvrant la route vers Saint-Nicolas de Port, cette porte fut logiquement baptisée porte Saint-Nicolas. Construite entre 1603 et 1608, la façade primitive était percée d'une ouverture centrale en plein cintre avec deux petites ouvertures pour les piétons. La porte est embellie en 1761, notamment lors du passage des filles de Louis XV, Adélaïde et Victoire. On y installe alors des vases et des groupes d'enfants.

En 1865,  elle est modifiée avec l'agrandissement des ouvertures latérales et la modification de l'entablement qui supporte un attique couronné d'un fronton triangulaire décoré du blason lorrain.

De nombreuses personnalités l'ont utilisée pour effectuer leur entrée solennelle dans la ville : Henri II  en 1610, Charles IV en 1626 et 1663, Léopold en 1698, François III en 1730 et Stanislas en 1738, Marie Antoinette en 1770, L'empereur Joseph II en 1773 .



23    - Eglise Saint Pierre / Place du doyen Marcel Roubault

Lors de la consécration du 29 juin 1885, le pape Léon XIII offre la statue en bronze de Saint Pierre assis.
Pour des raisons financières et géologiques, le deuxième clocher de cette église n’a jamais été achevé. De style néo-gothique, l'église abrite un orgue Haerpfer-Ermann.



24    - Maison Bergeret / 24, rue Lionnois

La Maison Bergeret est construite dans le style Art Nouveau en 1903/04 par Lucien Weissenburger. Contrairement à bon nombre de bâtiments nancéiens "Art Nouveau" qui n'exprime cette tendance artistique que sur leur seule façade. La maison Bergeret est entièrement décorée et meublée dans ce style.

La qualité de la réalisation, de la conception et l'homogénéité donne à cette demeure un charme tout particulier. Elle est certainement une des plus belles réalisations Art Nouveau de Nancy.

Les plus grands artistes de "l'Alliance Provinciale des Industries d'Art" ont collaboré pour construire cette somptueuse demeure bourgeoise.

Les ferronneries sont réalisées par Louis Majorelle pour l'intérieur et pour l'extérieur Eugène Soutif, le mobilier moderne d'une très haute qualité d'exécution par Eugène Vallin,  les vitraux pour le hall par Jacques Gruber et Joseph Janin pour les vitaux intérieurs insérés dans les boiseries et la véranda.

Emile Gallé ne participera aux travaux car très affaibli par la malade (leucémie) à l'âge de 58 ans, il en décède le 23 septembre 1904.


La maison est classée et protégée en totalité depuis 1995 et abrite actuellement la Présidence de l'Université Henri Poincaré.



25    - Ancien Hôtel Marin / 92, avenue Lattre de Tassigny

Construit entre 1730-1740 par Jean-Nicolas Jennesson, c'est à l'origine sa résidence de campagne. Par la suite, le bâtiment passe entre les mains des Jésuites puis à un certain Marin qui y établit une manufacture de tabac.

il est aujourd'hui une annexe de l'hôpital central.



26    - Hôtel des Missions Royales / 94-96-98, avenue du maréchal de Lattre de Tassigny

C'est l'architecte Emmanuel Héré qui est chargé de construire l'hôtel des Missions Royales qui doit héberger huit Jésuites. Le bâtiment étroit (10 m) et long (95 m) est construit entre 1741 et 1743. Le père de Menoux et les autres missionnaires s'installent dans des intérieurs agréables qui comportent notamment une chapelle et un appartement pour Stanislas. Les ferronneries de l'escalier central et les balustres en fer forgé sont de Jean Lamour.

L'hôtel des Missions Royales est accolé à l'ancienne église Saint Pierre élevée en 1736 par Jean-Nicolas Jennesson au cœur du faubourg Saint-Pierre.



27    - Parc Olry / 83, avenue de Strasbourg

La porte d'entrée de ce parc, est ornée d'un porche qui provient de l'ancien Hôtel O'Gormann qui se trouvait au N°17, de la rue Saint-Dizier. Cette porte monumentale a été créée par l'architecte Germain Boffrand au XVIIIème siècle. Destinée à être détruite, elle est sauvée par le peintre nancéien Emile Friant.

Le porche s'ouvre sur un parc romantique, propice à la méditation légué à la Ville de Nancy en 1913 en même temps que la propriété par un nancéien Achille Olry. Amateur des belles plantes, le parc présente un certain intérêt botanique. On y trouve entre autres un Savonnier, un Acajou de Chine, un Ginkgo Biloba,... Dans ce décor paysagé, une aire de jeux est à la disposition des enfants.

A l'arrière du parc, les serres municipales assurent la production annuelle des plantes fleuries destinées à la décoration des massifs de la ville.



28    - Eglise Notre-Dame-De-Bonsecours / 256, place du Général de Castelnau

Les origines de l'église

Le 5 janvier 1477, emmenés par le duc René II de Lorraine, les Lorrains et leurs alliés écrasent les Bourguignons. Cette date marque la fin de la bataille de Nancy par la mort de Charles le Téméraire. Des milliers de soldats morts en ce lieu lors de la bataille sont inhumés dans une fosse commune, près du ruisseau de Jarville. L'étendard de René II portait lors de la bataille l'image de l'Annonciation. En 1484, un religieux obtient de René II la permission d'y élever une chapelle et un ermitage.

Le sanctuaire placé sous le vocable de Notre-Dame-de-Bonsecours par le duc est parfois nommé église Notre-Dame de la Victoire, les Lorrains la nommaient "Chapelle des Bourguignons". La chapelle primitive de Notre-Dame-de-Bonsecours est destinée à remercier la Vierge Marie de la victoire de René II.

La chapelle abrite une statue de la Vierge sculptée en 1505 par Mansuy Gauvain, sculpteur ordinaire du duc René II, qui travaillait aussi à la Porterie du Palais ducal. La Vierge est d'une belle sérénité, sous les plis de son manteau qu'elle ouvre de ses deux mains, la Vierge abrite le genre humain, symbolisé par de petits personnages " de toutes conditions", agenouillés de part et d'autre. C'est un bel exemple du type bien connu de la Vierge de la Miséricorde qui connaît, en Lorraine, une vogue renouvelée certainement grâce au succès de popularité de cette statue.

La statue de la Vierge de l'ancienne chapelle, retrouve sa place en 1741 dans la nouvelle église. Elle demeure comme un rare spécimen de la sculpture lorraine de la fin du moyen âge, extrêmement intéressante, elle se trouve au fond de l'abside, dans une vaste niche.

Desservie par les ermites puis, à compter de 1609 par les Minimes de Nancy, la chapelle devient un sanctuaire connu. Très petite, elle est agrandie en 1629. Les malheurs du XVIIe siècle durant la guerre de Trente Ans accroissent encore la dévotion des Lorrains pour la Vierge de Bonsecours, en laquelle ils placent leur confiance pour écarter les ravages de la guerre, la peste et la famine.


Reconstruite sous le règne de Stanislas

Armoiries de Stanislas, Notre-Dame de Bonsecours, Nancy. Objet de remaniements et d'agrandissements successifs, elle est rasée en 1737 par Stanislas Leszczynski, nouveau Duc de Lorraine, qui ne peut prétendre à être enterré dans la chapelle ducale des Cordeliers. Stanislas commande son mausolée à un jeune architecte Emmanuel Héré. La première pierre de l'église de Bonsecours est posée le 14 août 1738 par Mgr Bégon, évêque de Toul.

Emmanuel Héré, réalise ainsi l'une de ses premières œuvres terminée en 1741. Limité par l'espace disponible, il donne à la façade étroite cette forme très élancée. La hauteur est encore accentuée par un clocher, surmonté d'un toit bulbeux, couronné d'une flèche.

Quatre colonnes engagées, d'ordre composite, proviennent du château de La Malgrange que le duc Léopold Ier de Lorraine avait commandé à Germain Boffrand et qui était demeuré inachevé. Les colonnes supportent un entablement et un attique que termine la tour. Dans l'entrecolonnement central s'ouvre une porte au-dessus de laquelle est ménagée une fenêtre, dont le cartouche se compose des armoiries de Stanislas et de la devise des minimes. La devise des Minimes "Caritas" rappelle que le sanctuaire avait été confié à l'ordre des Minimes. La façade est ornée dans la partie inférieure de niches où sont logés Saint Stanislas et Sainte Catherine.


De style rococo

Stanislas souhaite par nostalgie, une église avec une atmosphère polonaise. La décoration intérieure est chargée et reste l'un des rares témoignages du style rococo religieux en France particulièrement expressif dans les statues polychromes des saints, dont plusieurs sont particulièrement vénérés en Pologne. Ils ornent les pilastres de la nef à gauche (côté de l'épître): Saint Jean Népomucène (présenté comme lointain parent du roi de Pologne), Sainte Reine, Saint François-Xavier, Saint Michel Archange; à droite (côté de l'Évangile): Saint François de Paule, Saint Antoine de Padoue, Saint Gaëtan de Thienne, Saint Joseph. Les auteurs de ces statues sont inconnus.

L'étroite nef, n'en est pas moins haute de 18 mètres, coupée par une arcade surbaissée dominée par la voûte. Les murs sont couverts d'un revêtement de stuc coloré, aux motifs géométriques, donnant l'apparence du marbre et d'un arc triomphal tendu de fausses draperies. Cette réalisation est l'œuvre de Louis et Nicolas Manciaux qui travaillèrent longtemps dans les châteaux de Stanislas.
 
Les voûtes sont en 1742 décorées par le peintre Joseph Gilles, dit "le Provençal", les fresques restaurées en 1853 par Bourdier. Ces représentations sont consacrées dans la première travée à l'Annonciation, dans la seconde et troisième travée à l'Assomption et dans la quatrième à l'Immaculée-Conception. Les lunettes sont décorées d'emblèmes de Marie. Les fresques de Bonsecours témoignent de la diversité culturelle de l'époque des lumières, avec des influences venues de France, d'Italie, conformes au goût de Stanislas.

La chaire est très ouvragée, et d'un travail délicat. Elle repose sur un support fait de quatre branches de style Louis XV, qui se terminent par des symboles évangélistes. Ces quatre panneaux sont ornés de bas-reliefs représentant le Sauveur entouré des apôtres et trois des évangélistes, Saint Mathieu, Saint Marc et Saint Jean. Sur le dossier est figurée la scène du Calvaire. L'abat-voix est soutenu par deux palmiers qui se courbent et forment une console.

De belles grilles bordaient naguère la coursive, elles ont été enlevées à la Révolution; il ne reste plus aujourd'hui que la grille du sanctuaire au chiffre de Stanislas Leszczynski (S.R.L.L.) que l'on attribue au serrurier Jean Lamour.

La double rangée de stalles qui garnit le fond de l'abside date seulement du XIXe siècle, le décor en est achevé en 1877. En 1889, deux confessionnaux de style Louis XV, dus aux ateliers de Eugène Vallin et Victor Huel, sont disposés dans la nef, qui portent, pour celui de gauche, les symboles de la Justice (l'Ancien Testament) et celui de droite, une représentation de la Miséricorde (le Nouveau Testament).

Les vitraux du chœur modifiés en 1872 par l'atelier du verrier messin, Laurent-Charles Maréchal représentent, le mariage de la Vierge et la présentation de Jésus au Temple. Ces vitraux ont été commandés en 1868 par Napoléon III, à la demande de l'impératrice Eugénie. L'ensemble est très lumineux grâce aux 7 vitraux de la nef posés en 1904. Ils sont l'œuvre du peintre verrier Joseph Janin. Chaque vitrail comporte un médaillon illustrant une scène de l'histoire de l'église Bonsecours.

On remarque au dessus de l'entrée un orgue Cuvillier et des drapeaux turcs. Ces emblèmes furent capturés par Charles V de Lorraine à la bataille de Saint-Gothard (5 août 1664), Charles François de Lorraine à la bataille de Mohács (12 août 1687) et par le duc François III à la bataille de Méhadia (Caraş-Severin, Roumanie) le 13 juillet 1738.

Dans le chœur, près du mausolée de Stanislas, se trouvait le guidon (étendard) du régiment des gardes du roi de Pologne, reproduction réduite du drapeau que les habitants de Dantzig avaient envoyé au roi en souvenir du fameux siège qu'ils avaient subi, en 1733. Volé en novembre 1969 et restitué en très mauvais état, ce guidon a été déposé au Musée lorrain.


Les tombeaux, joyaux du sanctuaire

-  Catherine Opalinska

Le premier monument installé en 1749 côté droit (côté de l'évangile) pour la reine Catherine Opalinska qui mourut le 19 mars 1747. Stanislas commande le mausolée à Nicolas-Sébastien Adam, qui travaillait à Paris et jouissait d'une grande vogue. La famille Adam était déjà bien connue à Nancy car il était le fils du sculpteur nancéien, Jacob Sigisbert Adam.

Ce monument est mis en place en 1749 et c'est une œuvre de grandes dimensions. La reine est représentée agenouillée sur son tombeau, qui est placé devant une pyramide de marbre et supporté par un socle élevé, un ange la guide vers le ciel, dont les splendeurs entrevues éclairent son visage. Son sceptre et sa couronne sont déposés à ses pieds. Un aigle qui tourne sa tête vers la souveraine couvre le tombeau de ses ailes magnifiquement déployées. Sur le soubassement se trouve l'inscription gravée sur du marbre blanc, flanquée de deux bas-reliefs en médaillons de la même matière, d'un puissant relief et d'une grâce inégalable, la Foi et la Charité.

L'ensemble est exécuté dans la pure tradition du baroque berninesque (attitude théâtrale, corps déhanché et vêtements agités) qui inspire les artistes de cette époque.

-  François Maximilien Ossolinski

En 1756 le monument initial de François Maximilien Ossolinski est placé dans la chapelle à gauche de l'entrée. Ce monument se voit aujourd'hui aux côtés de celui de Catherine Opalinska. Il a été replacé là en 1807 lors de la première restauration du chœur.

François-Maximilien Ossolinski, grand trésorier de la couronne de Pologne, grand maître de la maison du roi, qui avait fidèlement suivi Stanislas, son cousin, profitant du séjour à Nancy de Nicolas-Sébastien Adam en 1749 pour lui commander son tombeau. Le sculpteur le représente en marbre blanc dans le grand manteau de chevalier du Saint-Esprit, un couple d'angelots veillant les armes du Duc (la hache d'argent).

-  Stanislas Leszczynski
 
Stanislas décède le 23 février 1766, à quatre-vingt-huit ans au château de Lunéville. Louis XV commande le cénotaphe de Stanislas à Claude-Louis Vassé. Louis XV gendre du roi de Pologne sera moins généreux que son beau père pour Catherine Opalinska. Le tombeau de Stanislas demeure l'œuvre majeure de Claude-Louis Vassé, artiste reconnu de mérite, mais qui n'a pas la valeur de Nicolas-Sébastien Adam. Vassé décède avant d'avoir terminé sa commande et c'est Félix Lecomte, un de ses élèves qui termine le travail en cours. Le monument ne sera mis en place que tardivement en 1775. Le mausolée de Stanislas est placé, du côté de l'épître, face à celui de Catherine Opalinska.

Son ordonnance générale est la même que celle du tombeau de Catherine. Le roi, vêtu à la polonaise, représenté couché à la manière antique sur son tombeau, la main droite est appuyée sur un bâton de commandement. Les attributs de la royauté sont à ses côtés. Sur le vaste socle qui supporte le tombeau est posé le globe terrestre à demi enveloppé dans un voile de deuil, symbole de la douleur universelle que causa la mort du souverain.

On remarque à gauche, la Charité qui se pâme, prostrée, et, à droite, la Lorraine agenouillée, tournant avec affection son regard vers le souverain, qui tient une tablette où sont gravés ces textes bibliques : Non recedet memoria ejus, et nomen ejus requiretur a generatione in generationem

Dans un grand panneau un texte latin rappelle à la postérité les vertus du "Bienfaisant" roi Stanislas avec cette description énonçant ses bienfaits envers la Lorraine.

Texte traduit : Ci git Stanislas, le bien nommé, qui a enduré les nombreuses vicissitudes de la condition humaine. Il n'en fut pas brisé, immense sujet d'admiration tant sur ses terres qu'en exil.. L'approbation de son peuple le fit roi, il fut accueilli et embrassé par son gendre Louis XV. Il gouverna choya et embellit la Lorraine, comme un père et non comme un maître. Il y nourrit les pauvres, y restaura les villes que la peur avait endommagées, il encouragea aussi les belles lettres, pleurez le, vous qui êtes inconsolables.

-  Marie Leszczynska

Marie Leszczynska, fille de Stanislas et reine de France, pour marquer son affection à Nancy, avait souhaité que son cœur repose à Nancy.

Elle décède le 24 juin 1768 et son cœur est transporté dans le caveau le 23 septembre de la même année. Sur demande de Louis XV le monument est commandé à Claude-Louis Vassé. Le monument de Marie Leszczynska est de petite dimension, un médaillon de marbre blanc que découvrent deux génies en pleurs, dont l'un présente le cœur en sa main, donne le profil du visage de la reine.


Après la révolution

L'église souffre beaucoup durant la Révolution. Les mausolées sont sauvés en raison de leur caractère artistique et transférés dans la chapelle de la Visitation transformée en musée. Dans la crypte les caveaux sont profanés, le plomb des cercueils envoyé à la fonte, et les corps enfouis dans un coin de la crypte.

L'église échappe cependant à la destruction. En 1806, le chœur est de nouveau restauré car les travaux ont été interrompus par la tourmente révolutionnaire, grâce au soutien de Mme de Bourgogne. En 1807, les monuments sont à nouveau installés dans le sanctuaire et les sépultures rétablies.

L'église reçoit maintes visites princières. Le comte d'Artois (le futur Charles X) vient, le 19 mars 1814, consacrer la Vierge. Il revient en novembre de la même année. En 1831, Louis-Philippe vient s'agenouiller devant la Vierge. L'impératrice Eugénie s'y rend en 1866. À plusieurs reprises, les Polonais se recueillent devant les restes de leur ancien roi.

Elle devient une simple annexe de l'église Saint-Pierre de Nancy, puis en 1841 l'église d'une maison de retraite pour les prêtres âgés du diocèse, d'où le nom de collégiale qu'on lui donne couramment.

Elle ne devient paroisse qu'en 1844, grâce à l'abbé Morel. Il entreprend la restauration complète de l'édifice et agrandit le chœur en 1862. Le pape Pie IX, offre en 1865, un diadème, surmonté d'une croix de Lorraine, tenu par deux anges symbolisant l'un la France et l'autre la Lorraine. À cette occasion du couronnement de la statue de la Vierge, de grandes fêtes consacrent cette faveur accordée par le pape Pie IX.

Le sanctuaire est devenu indissociable de l'histoire de la Pologne. D'illustres personnalités ou de simples citoyens polonais de passage se recueillent sur le cénotaphe de Stanislas.


 

Bonne visite

Bruno DENISE
 





 

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Sources :

- Archives Municipales de Nancy
- Archives Départemental de Meurthe et Moselle à Nancy
- Université Nancy 2
- Musée Lorrain de Nancy


Bibliographie :


- Histoire de Nancy sous la direction de René Taveneaux , éditeur Privat 1978
- Le vieux Nancy par Pierre Marot 3ème édition Nancy -Hélio 1980
- Histoire de Nancy par Henri Lepage réédition de 1838
- Stanislaus Leszczynski, Ein König im Exil  Blieskastel: Bliesdruckerei, 2006
- La Place Royale de Nancy de Pierre Marot, édition Berger LEVRAULT 1966
- Jean Lamour , Albert France-Lanord , édition 1977 Presse Universitaire de Nancy