|
1er
visite guidée et itinéraire qui
débute et se termine sur la Place Stanislas.
1er
itinéraire
du XVIIIème
siècle à l'index de Stanislas:
1
- Place Stanislas
En commençant la
visite en début de matinée, il vous sera possible de découvrir les différents
aspects de la ville en traversant les époques. Commencez par suivre les pas de
Stanislas Leszczynski avant de vous diriger dans la Ville-Vieille avec ses
ruelles sinueuses.
Pour débuter la journée, rien de tel que de savourer un bon café, le matin,
à la terrasse de la brasserie Jean Lamour, Place Stanislas.
Cet
établissement est situé en partie sur l'emplacement de l'ancien café royal déjà
présent lors de l'inauguration en 1755 de la place Royale (actuelle place
Stanislas).
Confortablement installé sur la terrasse, vous embrassez d'un seul regard,
la place, la fontaine à droite "Neptune" s'illumine, tandis que la
fontaine "Amphitrite" encore dans l'ombre, ne s'éclairera que vers midi.
Vous êtes face à la statue de Stanislas qui de son index vous indique la
direction à suivre pour découvrir cet itinéraire historique.
Comptez une ½ journée pour cette promenade et pour réaliser de bonnes photos,
avec le bon éclairage naturel, il est préférable d'effectuer cette visite en
matinée.
2
- L'arc de Triomphe / rue Héré
A l'origine, voie de passage à travers les remparts qui séparaient la
Ville-Vieille de la Ville-Neuve, Louis XIV fait construire une porte Royale qui
sera démantelée par Stanislas Leszczynski en 1752 pour permettre la
construction d'un arc de Triomphe élevé à la gloire de Louis XV en même temps
que la Place Royale. Pour construire ce monument l'architecte Emmanuel Héré
prend modèle sur l'arc antique de Septime Sévère de Rome.
Emmanuel Héré allège son modèle en réduisant le nombre des colonnes et en
détachant le volume de l'avant-corps. Les travaux se poursuivent de 1753 à 1755,
en intégrant dans l'ouvrage trois bas-reliefs provenant de l'ancienne
porte Royale élevée par les occupants français durant le règne de Louis XIV.
Le Maréchal de Belle-Isle, Gouverneur des Trois-Évêchés, s'oppose longtemps
(pour des raisons tactiques) au projet de Stanislas d'interrompre la courtine
séparant la Ville-Vieille de la Ville-Neuve par un arc de Triomphe. Une solution
intermédiaire est adoptée en incluant le sommet de l'arc dans le chemin de
ronde. La largeur de l' arc de Triomphe reflète l'épaisseur des murs qui
ceinturaient la Ville-Vieille.
L'arc est percé d'une grande arcade en plein
cintre flanquée de deux ouvertures plus basses, l'ensemble dédié au roi Louis
XV.
Le thème principal du décor est la guerre et la paix (ponctué par des
branches de laurier entrelacées avec celles d'olivier). Cette symbolique
décorative fait référence à la victoire de Maurice de Saxe à Fontenoy (1745) et
à la Paix d'Aix-la-Chapelle (1748), d'où les dédicaces du monument (sur tables
de marbre noir) " Au Prince victorieux " et " Au Prince pacifique " définissant
le roi de France comme " Terreur des ennemis, artisan des traités, gloire et
amour de son peuple ".
Sur l'acrotère, domine un groupe de trois personnages, sculptures en plomb,
œuvre de Barthélemy Guibal.
Minerve, assise, accompagnée d'un génie paré des
attributs des arts et du commerce désigne le médaillon ovale à l'effigie de
Louis XV. Ce dernier en marbre réalisé par Jean batiste Walneffer, est soutenu
par une Renommée soufflant dans une trompette tenant un rameau d'olivier (la
Paix).
L'actuelle statue de Stanislas, implantée au centre de la place en 1831 qui
porte depuis son nom, désigne de l'index ce médaillon frappé du profil de son
gendre Louis XV.
Une récente restauration met l'accent sur la polychromie du monument :
enduit ocre jaune, bas-reliefs rehaussés de gris, médaillons de marbre noir et
dorure à la feuille.
De chaque côté de ce groupe de personnages se dressent deux trophées
militaires et des statues de la Félicité publique, à gauche, Cérès et
Minerve, et à droite, celles de Mars et d'Hercule au repos (copie du célèbre
Hercule Farnèse).
Sur les bas-reliefs de marbre (subsistant de la porte Louis XIV ), on peut
observer Apollon charmant les animaux de sa lyre, Apollon tuant le serpent
Python, une ruche, les attributs des arts et de la science, des armes, une corne
d'abondance, renvoient au même thème.
Le revers de l'arc comporte une délicate décoration surtout sensible au
niveau de la découpe de sa balustrade et de deux bas-reliefs se référant aux
arts libéraux et à la guerre.
A l'origine l'arc était relié aux murailles par des galeries qui, de ce
côté, fermaient la place de la Carrière. Le chemin de ronde passait sur
la terrasse. La muraille fut abattue vers 1772 à l'est, pour donner accès
à la pépinière depuis la place Carrière.
En 1779 sur le flanc de l'arc de triomphe un escalier permettait
d'arriver à son sommet et de gagner ensuite le chemin de ronde des remparts. Ces
degrés furent détruits en 1816 par Nicolas Benoist maire de Nancy.
En 1847, au sud-ouest, la place de Vaudémont remplace les
remparts rasés. La porte Royale complètement isolée, devient véritablement
un arc de Triomphe.
Pensez à
faire le tour de cette porte pour apercevoir la statue de
Jacques Callot et celle d'Emmanuel Héré.
Une façade monumentale construite en 1877, par les soins de Prosper Morey
sur la place Vaudémont, devant laquelle est dressée la statue de Jacques Callot
réalisée par Laurent, encadrée par deux bustes des graveurs Ferdinand Saint
Urbain et Israël Silvestre. La construction d'un arc en plein cintre a
permis de relier cette place à la place Carrière.
La face
opposée a été réalisée sur ce modèle devant laquelle on érigea en 1894 une
statue d'Emmanuel Héré par Charles Jacquot.
3
- Place de la Carrière
Les grilles de Jean Lamour vous accueillent, parcourez
les abords du terre plein central pour découvrir les petites fontaines, les
sculptures ainsi que les hôtels particuliers qui le bordent. Les deux extrémités
sont occupées par des parkings.
Créée au
milieu du XVIème siècle par le Duc Antoine à l'emplacement d'un
marécage, la place Neuve dite de la Carrière, tire son nom de " Carrière " de
son utilisation pour les joutes de la chevalerie, les tournois et autres jeux
équestres.
La Place de la Carrière apparaît au moment où les fortifications médiévales
de la ville sont reculées. Cette modernisation des fortifications est à
l'origine d'une dernière extension de la ville vers l'est : c'est la rue Neuve
ou Place Neuve de la Carrière représentée par les grands graveurs lorrains du
XVIIème siècle, Jacques Callot et Claude Déruet.
Ce
n'est qu'à la fin du XVIIème
siècle que les Français, lors d'une occupation de la ville, établissent une
communication avec la Ville-Neuve voisine en perçant une porte déjà appelée
Porte Royale en l'honneur de Louis XIV. Sous le règne de Stanislas Leszczynski
nait l'idée de réunir Ville-Vieille et Ville-Neuve.
Tous les hôtels du XVIème siècle ont été reconstruits avec l'aide
financière de Stanislas et remodelés par l'architecte Emmanuel Héré. Les maisons
donnant sur la place sont alignées avec de nouvelles façades sobrement animées
de quelques agrafes "rocaille".
A l'amorce méridionale de cette place se font face deux imposants palais.
A
l' angle sud-est se dresse l'ancien Hôtel de Craon (actuellement la cour d'appel
), construit, entre 1714 et 1716, pour le prince de Beauvau-Craon par
l'architecte français Germain Boffrand. Les balcons sont soutenus par des têtes
d'indiens aux diadèmes de plumes. La toiture a perdu la balustrade garnie de
pots-à-feu qui prolongeait l'élan de ses pilastres engagés.
De l'autre
côté à l'angle sud-ouest, son pendant est construit en 1753 par Emmanuel Héré.
Il est occupé, au XVIIIème
siècle par la Bourse des Marchands reconnaissable aux ferronneries des balcons
réalisées par Jean Lamour où s'inscrit
LA
BO UR SE et la fine silhouette de
Saint Michel, une balance à la main (symbole de rectitude).
Les angles de la place, sont successivement ornés de sphinx et de
gladiateurs (aujourd'hui visibles dans la cour du Musée lorrain), puis de
groupes de puttis et d'animaux posés sur les fontaines d'angles. Un muret
encadre le terre-plein central long de 300 mètres sur 50, orné de vases, pots à
feu, d'enfants chasseurs sculptés par Lépy et Mesny.
Les grilles de Jean
Lamour qui fermaient initialement la rue des écuries ont été transférées en 1759
aux extrémités du terre plein de la place Carrière. Les tilleuls bordant la
place sont implantés à l'époque romantique en remplacement des orangers en
caisse qu'aimait Stanislas.
Cette place avec ses proportions et ses portes d'or qui filtrent les
perspectives, lui donne une harmonie dans une douce ambiance.
La rue des écuries démarre à gauche de la cour d'appel et
se termine derrière le pavillon d'Emmanuel Héré.
Ancienne ruelle, ou basse-fosse, créée en 1571, entre les nouveaux remparts et
les maisons de la Carrière. Aménagée au cours du XVIème
siècle, elle abritait comme son nom l’indique, les écuries de la cour. Elle
était ouverte, au Nord, sur la façade de l’ancien palais des ducs. Elle était
également ouverte, au Sud, vers la terrasse de la Pépinière, mais elle fut
fermée, de ce côté, par la construction en 1759 des prisons de la Conciergerie
qui seront démolies en 1870 pour réaliser l'actuel Tribunal de Grande Instance.
4
- Place de l’Hémicycle / Hémicycle du Général De Gaulle
Faites le tour pour découvrir les différentes statues et
les deux portes monumentales.
La place de la Carrière est close au
nord par le Palais de l'Intendance - aujourd'hui Palais du Gouverneur
enchâssé dans un hémicycle à colonnes.
Cette place termine la perspective sur le ressaut de deux pavillons: l'un côté Pépinière,
appartenant à l'origine à la famille de Morvillers, puis à Guerrier de Dumast et l'autre en face à Emmanuel Héré. Ils se raccordent en symétrie à la
colonnade d'un hémicycle aux portes monumentales qui mènent à la
Ville-Vieille d'une part et à la Pépinière de l'autre.
Ces portes sont
chargées de trophées militaires et de captifs (allusion aux victoires de Charles
V sur l'empire ottoman).
Au centre de la place de l'hémicycle qui forme une cour d'honneur aurait dû
être édifiée une fontaine pyramidale consacrée aux victoires de Louis XV, mais
les circonstances ont voulu qu'elle soit réalisée pour un autre destin sur la
place d'Alliance.
5
- Palais du Gouverneur / Hémicycle du Général De Gaulle
Sur le modèle architectural de l'hôtel de ville, le palais du gouverneur termine
la perspective de la place Carrière.
A l'emplacement du palais de la Nouvelle Intendance, se trouvait "le nouveau
Louvre". Suite à une commande du duc Léopold à l'architecte Germain
Boffrand, la construction d'un nouveau palais ducal est partiellement réalisée.
Du fait de l'invasion des français en 1702, et du départ du duc Léopold pour le
château de Lunéville, le projet n'aboutira pas, et le palais sera démoli en
1745.
Sur demande de Stanislas et sur les plans de l'architecte Emmanuel Héré,
Richard Mique se chargera d'édifier un nouveau palais. C'est Antoine Chaumont de
la Galaizière nommé chancelier et garde des Sceaux par Stanislas qui l'occupera
en premier lieu, et ensuite son fils / successeur.
Le palais de l'intendance est construit entre 1751 et 1753, au
rez-de-chaussée des colonnes ioniques soutiennent le balcon qui court tout au
long de l'édifice.
La balustrade est surmontée de groupes allégoriques modelés par Barthélemy
Guibal : la Royauté, la Justice, la Vérité, la Fécondité et le Pouvoir. Les
autres sculptures sont réalisées par Vallier, Lenoir, et deux artistes allemands
: Walneffer et Söntgen.
Un grandiose escalier d'honneur dont la rampe
provient des ateliers de Jean Lamour mène à l'étage noble de l'Intendance qui
comprend une antichambre équipée d'une chapelle privée escamotable dans des
boiseries, des grands salons (Salon Bleu, Grand Salon et Salon de l'Impératrice
qui ont été décorés par Gergonne et Girardet) remaniés au XXème
siècle et le bureau "du maréchal Foch" remeublé par Majorelle à la Belle
Époque.
En 1824, le palais Ducal devient préfecture. De nombreuses
personnalités ont été reçues : Charles X en 1828 et Louis-Philippe en
1835. En 1859, le Maréchal de l'Est prend possession des lieux et depuis cette
époque, le palais reste affecté au général commandant la place de Nancy. Le
maréchal de Canrobert y accueilli l'impératrice Eugénie et le Prince Impérial en
juillet 1866 à l'occasion du premier centenaire du rattachement de la Lorraine à
la France, François-Joseph d'Autriche y est reçu en octobre 1867.
En 1935, Nancy étant devenu chef-lieu de la XXème Région
Militaire, le palais devient le siège du quartier général de ce commandement. De
1959 à 1964, le Groupe de Subdivisions occupe les locaux. Actuellement, l'armée
française en est toujours propriétaire.
6
- La Pépinière
Prendre l'entrée par la place de l'hémicycle, et vous vous
trouvez au cœur du parc face au kiosque à musique.
La Pépinière vous charmera, avec ses floraisons douces et
parfumées, mais surtout par la majesté de ses arbres et la présence des statues.
En 1765, Stanislas permit la réalisation d'une Pépinière Royale le long des
remparts de la ville. Elle est constituée de 16 carrés de culture, les arbres
étaient destinés à être plantés le long des routes de Lorraine. Des
transformations de la fontaine amphitrite de la place Royale (suppression des
deux fontaines latérales) en 1772, ont permis l'accès du public à la pépinière par
cette place.
En 1835, la pépinière est aménagée en parc public, toutefois
le tracé initial est conservé. Aujourd'hui, en plein cœur de la ville, ce vaste
espace vert invite à la promenade et à la détente.
Le superbe kiosque construit 1875, alliance du fer et de la fonte, annonce
le style dit " Nouille " variante de l’art nouveau. Une réplique du kiosque de
Nancy à été aussi construit à Béthune.
Sous ses arbres remarquables: hêtres pleureur, hêtres pourpres, séquoias
géants, arbre aux 40 écus, oranger d'Osage, tulipier, magnolias, ont été
disposées de nombreuses statues dont l'une de Rodin réalisée en 1892, représente
le peintre Claude Gellée.
7
- Jardin du Palais du Gouvernement
Il est possible de contourner le Palais du Gouvernement
par la Pépinière pour en découvrir la façade arrière et le jardin. De la
Pépinière prendre une porte qui se trouve à droite à 25 mètres de la grande
porte menant à la place de l'hémicycle.
Ce petit parc vous charmera par son tracé harmonieux, le petit bassin et surtout
par la majesté de ses arbres: érables, hêtres pourpres plus que centenaires, un
arbre contemporain de Stanislas, remonterait à la construction du Palais
et aurait donc plus de 250 ans !
Le jardin donne un accès direct à la rue Jacquot, et à
l'ancienne caserne de Gendarmerie construite en 1872 dans un style
XVIIIème
siècle.
A cette emplacement se trouvait l'ancien Opéra du duc Léopold construit par
Bibiéna en 1715.
La gendarmerie abrite actuellement des services du
ministère de l’Agriculture.
De la rue Jacquot, derrière le Musée Lorrain, des fragments de la grille en fer
forgé entourant jadis la statue de Louis XV puis de Stanislas étaient encore
visibles en 2008 pour les nancéiens nostalgiques
(actuellement la grille à été démontée en attente d'une restauration). La grille de protection a été réalisée
par les ateliers de Jean Lamour en 1755, puis pour des raisons qui nous
échappent elle à été déposée en 1958.
8
- Grande rue 1ère partie / de la place St Epvre à la porte
de la Craffe
La Grande rue était la plus importante de la cité ducale
et l'on peut y découvrir de nombreux hôtels particuliers et maisons bourgeoises
construits du XVIè au XVIIIème
siècle.
Quelques exemples au :
n° 83 La maison au boulet avec une boutique en
forme de tourelle d'angle du XVIème
/ XVIIème siècle. n° 92
L'ancien Hôtel particulier du XVIème siècle de Chastenoy,
argentier de Charles III, avec une façade renaissance et une belle porte
surmontée d'un écusson partiellement gratté. n° 119 Petit hôtel de
Lunati-Visconti, porte à fronton semi-circulaire du XVIème
/ XVIIème siècle et au 2 rue de Guise, la porte monumentale, vestige
de l'ancien hôtel Lunati-Visconti chambellan du Duc Léopold.
9
- Palais Ducal - Musée Lorrain / 64, Grande Rue
Le musée est fermé au public
Le musée lorrain (Palais
des ducs de Lorraine) est fermé depuis avril 2018 pour 5 années de travaux et de
rénovations pour une métamorphose en "musée-promenade" réouverture à l'horizon
2023.
Le Musée lorrain présente un panorama complet de l'histoire de la Lorraine ainsi
que quelques unes des œuvres les plus réussies d'artistes qui virent le jour ou
s'illustrèrent dans cette région : Ligier Richier , Claude Deruet, César Bagard,
les Adam, Louis Cyfflé, Clodion et surtout les tableaux de Georges de la Tour et
l'œuvre de Jacques Callot (300 cuivres ainsi que la plupart de ses
gravures).
On y voit également des exemples des productions des grandes manufactures
lorraines (Lunéville, Saint-Clément, Niderviller) et des témoignages évoquant la
richesse et l'histoire de la cour Lorraine ( tapisseries de Banquet, meubles,
tableaux, gravures du XVème au XVIIème
siècle).
Entre autres trésors, on trouve les salles consacrées aux règnes
des derniers ducs de Lorraine. Une attention particulière a été portée au Duc
Léopold et à Stanislas Leszczynski.
A l'extérieur du musée sur la grand rue, la porterie du Palais Ducal
illustre la transition du gothique flamboyant vers le style Renaissance. Le
Palais Ducal sera la résidence des Ducs de Lorraine.
René Il, lorsqu'il fut enfin maître en 1477 de ses états libérés de Charles
le Téméraire, constate que le château de ses ancêtres tombe en ruines. Il
entreprend d'élever en 1502, un corps de logis neuf dans l'alignement de la
collégiale Saint-Georges. La conception du futur palais incombe à Jacques de
Vaucouleurs qui resta à la tête du chantier jusqu'en 1522. Les travaux se
poursuivent sous les règnes du fils de René, Antoine, et ne s'achèvent que sous
le règne de Charles III.
Le duc Antoine a certainement été influencé par l'art de la Renaissance lors
de ses campagnes en Italie, et inspiré par la porte monumentale du château
de Blois où il séjourna pendant ses jeunes années à la cour de Louis XII. Le
travail de la porterie est l'œuvre du sculpteur Jacquemin de Lenoncourt de 1511
à 1512 avec son décor Renaissance: trophées d'armes, rinceaux, médaillons,
grotesques, puttis et des éléments gothiques comme le bœuf , le porc...
Une niche à l'arc surbaissé abrite la statue équestre d'Antoine, réalisée par
Mansuy Gauvain. Cette statue brisée à la Révolution, est restituée en 1851
par Giorné Viard en mariant la pierre ocre de Jaumont aux structures de calcaire
oolithique blanc.
L'ensemble de style bien caractéristique de la Première Renaissance, dite
encore " Gothique de transition ", allie ici des décors italianisant à des
structures encore marquées par le moyen âge. On le voit à la découpe des
balustrades des balcons, aux gargouilles et, sur la cour intérieure, par le
recours à des arcs en tiers point, des contreforts coiffés de pinacles
gothiques. Les fenêtres à meneaux, les médaillons figurés de la cour, la moulure
torsadée qui court le long de la façade sur rue, les culs-de-lampe historiés des
balcons (très restaurés) sont typiques de la Renaissance.
Le premier étage du palais était occupé par une grande et belle salle qui
reçut le nom de Galerie des Cerfs à cause d'une décoration peinte à laquelle
participa Jacques de Bellange. Charles III fit aménager en parallèle une plus
vaste salle qui rivalise victorieusement avec elle : la Salle Neuve...
Côté jardin, l'escalier de l'Horloge (installée au XVIème
siècle), encore nommé tour du Paradis, établit une frontière entre la partie du
palais plus ancienne et l'aile classique réalisée à la demande du duc Léopold.
Une partie des tapisseries sont emportées par François III fils de Léopold à
Florence puis à Vienne où elles se trouvent encore.
Stanislas visite le palais des Ducs de Lorraine qui ne lui plaît pas. Il en
fait don à la ville de Nancy pour y installer la bibliothèque publique.
En 1848 la Société d'Archéologie Lorraine établit un musée dans le palais
abandonné qui avait servi d'écuries puis de casernement aux gendarmes. Attaché
au service des Monuments Historiques, l'architecte Emile Boeswillwald, restaure
la galerie couverte de la cour renaissance.
Prosper Morey (architecte de la Ville et des Monuments Historiques du
département depuis 1850) s'attache à faire revivre l'ancien palais ducal, et
dans un souci de modernisation, il dénature la partie nord de la façade sur la
Grande Rue.
En 1871 le palais est ravagé par un incendie et avec lui la plus grande
partie des collections du musée lorrain primitif mais la Société d'Archéologie
Lorraine et d'autres mécènes veillent à sa résurrection.
Actuellement, d'importants travaux de sauvegarde sont entrepris pour permettre
une valorisation du Palais Ducal.
10
- Eglise et chapelle des Cordeliers / 66, grande rue
Visite de cette annexe Musée Lorrain comptez plusieurs
heures.
Les cordeliers établis à Nancy depuis 1482 édifient un couvent grâce à la
générosité de René II qui confia aux Franciscains sa bibliothèque contenant
trois mille volumes.
Autrefois reliée au Palais Ducal par un passage couvert, l'église des
Cordeliers résulte du vœu de René II en 1477 de faire élever un sanctuaire s'il
était vainqueur de Charles le Téméraire. La chapelle ducale est consacrée en
1487. L'église longue de 73 mètres, ne comprend qu'une unique nef de 7 travées
voûtées d'ogives à liernes et à tiercerons retombant sur des pilastres moulurés.
Elle reçoit dès le début du XVIème siècle sur ses flancs, des
chapelles funéraires. Des vitraux animaient ces volumes de leurs reflets et la
voûte de l'église s'ornait de fresques aux riches couleurs, une portion de
peinture intacte retrouvée au cours de travaux de restauration atteste de la
qualité de ce décor.
Henri II entreprend l'édification de la chapelle ducale de 1609 à 1612 que
son père Charles III avait projeté d'élever à l'égal de la chapelle des Médicis
à Florence. Elle est dédiée à Notre-Dame de Lorette. Jean Richier, Jean-Baptiste
Stabili, Pierre Michel et Toussaint Marchal y travaillent mais le superbe
octogone à lanternon ciselé par Siméon Drouin en 1632, ne sera jamais mené à son
terme et donne qu'un pâle reflet des fastes du projet initial.
Dans le cœur, des stalles de 1691 provenant de l'abbaye prémontré de Salival
(aujourd'hui disparue qui dépendait du canton de Château Salins). De style
classique, ornées d'anges musiciens, les stalles ont été disposées à cet
emplacement en 1818 lorsque l'on tenta d'effacer les dégradations
révolutionnaires.
Au mur sud, demeure un enfeu polychrome influencé par le style Renaissance
du duc René II. On y reconnaît les intercesseurs favoris du duc: Saint Georges,
Saint Nicolas, l'ange et la Vierge de l'Annonciation, Saint Jérôme et Saint
François d'Assise, perchés sur les armoiries ducales et lorraines. Ils sont
encadrés par des pilastres rehaussés de grotesques et dominés par une
représentation de Dieu le Père. Le gisant et la statue de René en prière au pied
de la Vierge sont anéantis à la Révolution.
Un retable polychrome de 1522 décore la pierre d'autel sur laquelle est
dressée une représentation de la Sainte Trinité, ce retable abrite dans des
niches à coquille des Evangélistes et des Saints ainsi que la scène de
l'Annonciation chère à René II.
La dynastie des Habsbourg Lorraine est toujours attachée à la chapelle
funéraire de ses aïeux. Marie-Antoinette, venant rejoindre son futur époux,
passe à Nancy en 1770, elle se recueille sur la tombe de ses ancêtres
Habsbourg-Lorraine dans la chapelle ronde.
En 1793, les révolutionnaires profaneront les sépultures des ducs de
Lorraine et les restes de la famille ducale seront jetés dans la fosse commune
du cimetière des trois maisons. L'église est louée à un marchand et à un
aubergiste. En 1805, elle devient une annexe de l'église St Epvre et le couvent
est alors transformé en École.
Sous Louis XVIII, sous la pression de la famille de Habsbourg-Lorraine,
l'administration retrouve les tombeaux et les restes de la famille de Lorraine
et de Vaudémont. Malgré les restaurations, l'Église des Cordeliers, restera
très en dessous de son état initial.
Au cours du XIXème siècle, le sanctuaire reçoit de
nombreuses visites de princières. Viennent s'y recueillir, après l'empereur
François II, en 1814 et 1815, Charles X en 1828, Louis Philippe en 1831,
l'archiduc Maximilien en 1856, l'impératrice Eugénie en 1866, et l'empereur
François Joseph est solennellement accueilli en 1867.
Durant le XIXème siècle, la maison d'Autriche qui participait à
l'entretien du sanctuaire depuis la restauration, a cessé de le faire en 1914.
Le maréchal Lyautey très attaché au souvenir Lorrain s'émeut de l'abandon de
l'église, et participe à sa remise en état. Le cercueil du maréchal
Lyautey y est exposé du 29 juillet au 1er août 1934. L'ensemble devient
un musée historique officiellement en 1939 tout en gardant une fonction
religieuse. Le 10 mai 1951, l'Archiduc Otto de Habsbourg épouse la princesse
Régina de Saxe-Meiningen.
L'enceinte du couvent abrite actuellement le Musée des Arts et Traditions
populaires qui présente de très belles collections d'objets ( habitat, mobilier,
outils, métiers de la Lorraine rurale ) évoquant la vie traditionnelle en
Lorraine avec reconstitution d'intérieurs anciens.
La Chapelle ronde, passage qui fait la transition entre ce volume et celui
de la chapelle des Cordeliers abrite un très rare groupe sculpté de style roman
représentant un croisé et sa femme enlacés.
La chapelle des Cordeliers réunit de nombreuses œuvres et on découvre toute
une collection éclectique de statues du tombeau du Cardinal Charles de Vaudémont
qui voisinent avec le remarquable gisant de l'épouse de René II, Philippe de
Gueldres. Cette œuvre en calcaire teinté de Ligier Richier a échappé aux
révolutionnaires (sans-culottes de Pont-à-Mousson).
De nombreuses sculptures
dont une stèle de Florent Drouin, pierres tombales et gisants y trouvent aussi
refuge. Nombre de peintures de qualité ornent les murs de l'église, au nombre
desquelles il faut citer la Vierge au rosaire de Jean de Wayembourg, et deux
compositions de Rémond Constant. On trouve aussi les œuvres funéraires des
sculpteurs Mansuy Gauvain et un vigoureux bas relief attribué à Chassel figurant
le Christ mort qui rehausse le devant de l'autel.
Le talentueux graveur du XVIIème siècle Jacques Callot y
est inhumé avec son père et son grand-père (monument funéraire à l'entrée du
cloître).
La rosace occidentale qui surmonte le portail accommodée au goût du style
classique est garnie d'un vitrail moderne reproduisant les armes de Lorraine.
11
- Porte de la Craffe / rue de la Craffe
Avant de traverser la porte par l'un des portillons et de
prendre la rue de la Citadelle, gravir les escaliers par la gauche pour
découvrir la face arrière des deux tours.
La plus ancienne des
portes de Nancy a été édifiée en 1336 par le Duc Jean 1er
dans les fortifications qui englobent les deux faubourgs "le petit et le haut
Bourget". L'ancien nom de cet accès fortifié de Nancy était la porte des Bordes
(ce mot désignait les masures abritant les malades contagieux rejetés de Nancy).
Le vocable de Craffe serait apparu en 1374, son sens demeure mystérieux.
Plusieurs versions étymologiques semblent pertinentes : en vieux français
escraffe ou grafe désigne soit : écailles de poissons ( par extension des
déchets, un dépotoir qui se trouvait à cette sortie de la ville ), ou un motif
en forme de coquille (qui aurait décoré le claveau supérieur de la porte
principale), soit l'agrafe métallique assemblant les pierres ou plus simplement
"kraft" en allemand désigne "la force" ?.
La porte de la Craffe témoigne de la qualité de l'enceinte protectrice de la
cité à la fin du XIVème siècle. En effet, ses deux tours jumelles,
édifiées en 1463, possèdent des murs de trois mètres d'épaisseur qui résistèrent
vaillamment aux sièges de la ville en 1476 et 1477 par Charles le Téméraire. Ces
tours à l’origine crénelées ne reçoivent leur toiture en poivrière (conique),
qu’au XVIème siècle. Les fenêtres sont disposées de manière à
faciliter des tirs dans toutes les directions. Des corbeaux de pierres
soutenaient autrefois des volets protégeant les défenseurs postés à ces
ouvertures.
Les entrées nord et sud sont surmontées d'une bretèche dont le surplomb permet
le bombardement des assaillants par divers projectiles, (huile et de poix
bouillantes). L'entrée nord a été considérablement modifiée depuis sa création.
Jusqu'en 1610, elle reste la porte d'honneur des Ducs de Lorraine lors de
leur accession au trône ducal.
Les fossés sont mis en eaux au XVIIème siècle par les occupants
français qui y drainèrent les eaux du ruisseau de Boudonville.
Côté ville, la porte centrale a subi une mise à la mode de style classique,
le commandant Trancart la restaure dans le style néogothique, faisant
disparaître du même coup l'horloge qui la surmontait. Le décor restauré comporte
des copies d'effigies de ducs de Lorraine, une Vierge à l'Enfant du XIVème
siècle et une ouverture en forme de croix de lorraine.
Le lanternon central est édifié au début en 1616, il contenait une cloche
récupérée à l’église Saint Epvre afin de rythmer les heures, de marquer le
couvre-feu, les exécutions capitales et les corvées.
C'est sous le règne de René II au début du XVIème siècle, que
l'on établit un gros terre-plein (à l'arrière de la porte de la Craffe en
direction de l'ancien village de Saint-Dizier réduit aux Trois-Maisons pour des
raisons stratégiques) . Il était destiné à renforcer la défense de la porte de
la Craffe contre les performances de tir de l'artillerie naissante.
Un groupe de l'Annonciation est installé dans une grande niche sur la terrasse
de la face extérieure. De part et d'autre de la niche des statues, deux
cartouches rectangulaires expliquent cette dédicace.
Le décor est complété par les armes pleines de Lorraine et celle d'Elisé de
Haraucourt (gouverneur de Nancy) qui fait restaurer la porte en 1615.
La petite statue de la vierge noire, qui avait été déplacée à la Révolution, est
alors replacée dans sa niche. La tour est de nouveau modifiée en 1861, pour
remplacer le placage existant par un décor gothique. Les portes piétonnes
entourant la porte sont établies en 1870 par l'architecte municipal Prosper
Morey.
Aujourd'hui, un décor de la porte est conservé au Musée Lorrain, et met en
valeur le groupe sculpté de l'Annonciation réalisé à la demande de René II. Ce
dernier attribue sa victoire sur Charles le Téméraire grâce à la protection de
la Vierge de l'Annonciade dont l'effigie ornait son étendard.
L'intérieur de la porte a été conservé, et possède toujours ses salles fortes et
cachots. En effet, La porte servait de prison où étaient enfermés des détenus du
XVème siècle jusqu'au milieu du XIXème
siècle, qui laissèrent d'innombrables graffitis.
Les visites des cachots et de l'intérieur de la porte ne
sont plus possible pour le moment.
12
- La Citadelle / Porte Notre Dame - Place de la Citadelle
Découvrez cette porte aux bossages vermiculés encadrée par
des sculptures, des trophées d'armes et de jolies compositions maniéristes.
Charles III, initiateur de la Ville-Neuve poursuit le renforcement de la défense
de la Ville-Vieille.
Orféo Galeani réalise l'édification de nouveaux
bastions à oreillettes : " Le Duc " (en hommage au duc Charles III) et " Le
Marquis " (en hommage à son fils, marquis de Pont, le futur Henri II). Ces
bastions encadraient à l'est et à l'ouest le boulevard édifié sous René II
.
Florent Drouin le Jeune, construit vers 1598 une porte au décor renaissance
dont il subsiste deux statues, allégories des vertus du Duc (sans doute l'
Équité et la Tempérance). Elles encadraient jadis les armoiries ducales, l'écu
du gouverneur de la ville, et le comte Jean de Salm. Le fronton interrompu
rehaussé de trophées d'armes était orné d'une Vierge à l' Enfant disparue en
1792, d'où le nom "Notre-Dame" donné à la porte. Un pont-levis permettait
d'atteindre la demi-lune du bastion. Une autre passerelle franchissant un
deuxième fossé permettait d'atteindre la campagne.
Sous le règne de
Charles IV, la Lorraine est ravagée par des guerres, les villes et villages sont
pillés et dévastés. Le 31 août 1633, débute le siège de Nancy et en septembre la
ville est occupée par les troupes françaises de Louis XIII. Le 26 septembre
1633, le roi de France, le Cardinal de Richelieu et la reine Anne d'Autriche
entrent à Nancy, et logeront au Palais Ducal. Pour affirmer son pouvoir Louis
XIII impose un gouverneur général.
La ville est accablée par la misère et une grande épidémie de peste durant
laquelle Jacques Callot, graveur/dessinateur, témoin de la guerre de 30 ans,
succombe en 1635.
Louis XIII ordonne la construction d'une citadelle (caserne et armurerie),
composée de deux bastions dirigés contre Nancy. Ces bastions sont baptisés " La
Reine en l'honneur d'Anne d'Autriche et "Saint-Louis" en référence au saint
protecteur de la royauté.
Un tel ensemble fortifié était de nature à
décourager toute velléité de révolte de la part des nancéiens.
Fin de l'occupation
française en 1663 et le 6 septembre, Charles IV fait une entrée triomphale à
Nancy. Suite au accords de traité de Vincennes avec Louis XIII, il est contraint
de faire abattre les fiers remparts et
de combler les fossés de la ville.
Tous les remparts de la Ville-Neuve sont démolis et en grande partie pour la
Ville-Vieille, seules les portes restent intactes. Les remparts de Nancy
serviront à construire la chartreuse de Bosserville, sur des plans de Giovanni
Betto.
Deuxième occupation
française, le 26 août 1670, pour 28 ans ordonnée par Louis XIV. De 1672 à 1679,
sur les conseils de Vauban, de nouveaux remparts de la Ville-Vieille et un mur
d'octroi pour la Ville-Neuve sont édifiés. Du 31 juillet au 24 août 1673, Louis
XIV visite les chantiers et séjourne au palais ducal dans l'indifférence quasi
générale.
En 1863, le sculpteur
Giorné Viard compense les dégradations révolutionnaires en installant une statue
de Charles III entre les remparts du fronton de la porte. Le duc est représenté
tenant la charte de fondation de l'Université de Pont-à-Mousson dont il fut le
bienfaiteur. Certains ont identifié cette statue comme le portrait de Jean de
Salm.
La face intérieure de la porte conserve une partie des décors conçus par
Drouin. Il en subsiste une porte aux bossages vermiculés encadrée par deux
hercules brandissant une massue, des trophées d'armes et quatre jolies
compositions maniéristes représentant deux cavaliers et deux fantassins.
De 1880 à 1906 sous la pression urbanistique, les remparts et fossés
disparaissent et il ne reste plus que les portes qui ont été préservées.
13
- Le jardin de la citadelle - rue Henri Déglin
Sur les remparts de la Ville-Vieille, adossé à la Porte de
la Citadelle, se cache un petit jardin secret que l'on peut découvrir par un
escalier à gauche rue Déglin.
Sur cette partie des remparts de la Ville-Vieille édifiés en 1598 par
Charles III, voisin de la Porte de la Citadelle, se dissimule se petit jardin.
De facture médiévale mais sous influence de la Renaissance, ce jardin présente
des carrés de plantes aromatiques et médicinales. C'est au printemps et en été
qu'il fait bon humer le chèvrefeuille, la rose ancienne ou froisser le feuillage
de la camomille et du thym.
Traversez le jardin et redescendez de l'autre côté puis
retournez vers la porte de la Craffe.
14
- Porte Désilles - Place du
Luxembourg
Contournez par la droite la porte de la Craffe et remontez
la rue de la Craffe sur 200 métres qui vous mène directement à la porte
Désilles.
Cette porte est construite de 1782 à 1785 à l'extrémité
de la grande place de grève, sous la direction de l'architecte
Didier-Joseph-François Mélin, d'après les souhaits du maréchal de
Choiseul-Stainville, gouverneur général de la lorraine. Appelée d'abord
porte Saint Louis ou porte Stainville, on l'appelle aujourd'hui porte Désilles,
du nom du jeune lieutenant qui fut mortellement blessé le 31 août 1790, alors
qu'il tentait de s'opposer à un combat fratricide entre la garnison de Nancy
révoltée et les troupes loyales de Metz.
Elle est pourvue de trois
ouvertures et du côté de la ville avec des pilastres ioniques. L'entablement
supérieur est orné de bas-reliefs qui commémorent le traité de Versailles de
1783 entre Louis XVI et l'Amérique. La face extérieure, (rue de Metz),
représente la glorieuse bataille de Nancy de 1477 ( La capitale secourue par
René II ).
Au sommet de la porte se trouvait le médaillon de Louis XVI,
soutenu par la France. Les statues et bas-reliefs sont de Joseph Söntgen. En
1791, la porte a subi quelques mutilations pour effacer les inscriptions
dédicatoires, mais il reste l'essentiel des œuvres.
Retournez sur vos pas pour retrouver la porte de la Craffe ou faites le tour du
Cours Léopold long de 1200m pour découvrir les façades des immeubles bourgeois
construits au début des années 1900.
15
- La rue du Haut Bourgeois
Remontez la rue pour découvrir les nobles façades des hôtels particuliers qui
renferment dans leur cour de magnifiques puits, fontaines, escaliers en vis,
balustrades en pierre etc... Il y a quelques années l'accès et la visite des
parties privatives de ces immeubles étaient encore possible, mais aujourd'hui
elles ne sont plus accessibles.
Ce quartier primitivement
hors des murs de la ville, est inclus au milieu du XIVème
siècle dans la nouvelle enceinte urbaine. Si les rues du Haut et du
Petit-Bourgeois (appellation héritée de "bourget", terme signifiant faubourg)
sont percées au XVIIème
siècle, l'urbanisation du quartier ne date que du début du
XVIIIème siècle, après le rétablissement de la paix et le
retour du duc de Lorraine Léopold en 1698.
Dés son arrivée dans ses états, le duc Léopold rétablit la cour souveraine de
lorraine à Nancy. De profondes mutations foncières se traduisent alors par des
regroupements de petites parcelles sur lesquelles vont s'établir des hôtels
particuliers pour les aristocrates les plus éminents de la cour.
L'architecte parisien Germain Boffrand préside à la création de toute cette
série de demeures élevées dans la première moitié du XVIIIème siècle.
Les hôtels particuliers ont en commun un parti architectural d'hôtels parisiens à
plusieurs corps de bâtiments.
16
- Hôtel Fontenoy - 4 rue du Haut-Bourgeois
L'hôtel Fontenoy est actuellement le siège de la cour
interrégionale administrative d'appel.
On retrouve la
noblesse des façades chères à G Boffrand dans cet hôtel particulier
construite pour la famille de Vitrimont puis la demeure sera acquise par la
famille de Fontenoy. Le portail de l'hôtel est rehaussé de trophées d'armes
logés dans ses écoinçons. L'escalier d'honneur qui s'ouvre à droite sous le
porche est un modèle de sobriété et d'élégance ; il dessert l'étage noble encore
doté de ses boiseries et de stucs raffinés. La cour abrite le volume des
anciennes écuries et une fontaine "rocaille" constituée d'un vase au modèle de
ceux qui rehaussent le terre-plein de la Carrière.
Le balcon implanté sur la
façade orientale porte la date de 1723.
Un jardin prolongeait jadis la maison sur son flanc est, il était limité par
un portail classique que l'on a inséré dans le mur voisin. En 1934 une rue est
percée au travers du jardin et son reliquat transformé en square.
17
- Hôtel Ferraris
- 29 rue du Haut-Bourgeois
L'Hôtel Ferraris,
abrite actuellement le siège des services régionaux de l'inventaire.
La famille de Ferraris, originaire d'Italie du Nord est entrée au service du
Duc Charles V de Lorraine (1675-1690). Les origines italiennes de la famille
Ferraris sont rappelées en marquant la demeure nancéienne de ses armoiries
constituées par les lys de Florence.
Le fils du duc Charles V de Lorraine, Léopold 1er rentré en
dans ses états lorrains en 1698, introduit Louis de Ferrari (1685-1723), chambellan de
l'empereur d'Autriche, grand chambellan et conseiller d'État de l'électeur de
Trêves. Son mariage en 1715 avec Anne-Thérèse de Fontette,
demoiselle d'honneur de la duchesse de Lorraine, lui confère une légitimité dans
la noblesse local.
Il semble avoir fait construire cette Hôtel
particulier à partir de 1717. Une plaque de cheminée datée 1722 (conservée au Musée historique
lorrain de Nancy) indique vraisemblablement la date d'installation de la famille
Ferraris, rue du Haut-Bourgeois. Louis de Ferraris meurt en 1733 et son épouse
en 1754, la famille quitte alors l’hôtel qui porte son nom. L’un des fils
François (Lunéville, 1726-1814), plus connu sous le nom de Joseph-Jean, devient
un important cartographe aux Pays-Bas.
Une architecture de Germain Boffrand
Cet ensemble a été construit par Germain Boffrand. L'architecte se
manifeste dans son aptitude à utiliser un espace ingrat (un trapèze), en
sauvegardant une symétrie de façades sur cour qui masquent des disparités
importantes entre les quatre corps couverts de hauts toits d'ardoise. En fait,
la cour rectangulaire fait saillie sur la rue du Petit-Bourgeois. Le corps de
passage, qui assure la liaison entre les deux ailes, est en encorbellement sur
une trompe dont la stéréotomie témoigne d'un savoir-faire indéniable.
Dans la façade principale ordonnancée, les trois travées centrales s'ouvrent
dans un avant-corps plus large et plus élevé que les parties latérales,
conférant à l'ensemble un réel équilibre encore renforcé par l'emploi de larges
chaînes d'angles à bossages et de cordons soulignant les niveaux.
Le décor de la travée centrale comprend, au premier niveau, une clef à tête
d'homme barbu grimaçant, au deuxième niveau,
un décor feuillagé associé au fronton de la porte-fenêtre. Celle-ci s'ouvre sur
un large balcon à garde-corps en fer forgé portant les chiffres des Ferraris-Fontette.
Au troisième niveau, un vaste cartouche sculpté encadré de lions rampant et
délimité par des cuirs portait primitivement les armoiries des deux familles.
La cour intérieure
Le grand porche timbré par un mascaron représentant Saturne d'une grande
qualité d'exécution donne accès à la demeure et s'ouvre sur une grande cour
intérieure.
La fontaine de Neptune, située dans l'axe du corps principal, orne la cour
dont elle constitue un décor " de fond de scène ". Elle était autrefois dotée de
deux groupes sculptés représentant des amours et des dauphins, qui ont
malheureusement disparu après la première guerre mondiale.
On peut voir encore
les vestiges d’un décor peint : il s’agit d’un motif de fausse grotte avec la
représentation de congrégations et de coquillages. Il évoque l'ambiance des
nymphées. Si l’auteur des peintures n’est pas connu, l’hypothèse la plus
vraisemblable est d’attribuer ce trompe-l’œil à l'atelier
Giacomo Barilli qui a réalisé le
sous plafond de l'escalier.
L'escalier à l'italienne
Sous le porche une grande porte vitrée s'ouvre à droite sur l'imposant volume de
l'escalier. Cet un exceptionnel escalier à l'italienne à trois volées tournant à
gauche. Le départ est enroulé à partir d'un montant rond, il est orné
d'arabesques ou se déploient des fleurs de lys et des rinceaux à décor de
feuilles. Dans le premier montant de droite est orné du chiffre des
propriétaires Ferraris-Fontette.
La rampe d'escalier est très belle,
d'une exécution parfaite. Son dessin classique est dans la pure tradition des
œuvres décrites par Louis Fordrin serrurier des bâtiments du roi Louis XIV.
Cette rampe d'escalier par ses caractéristiques rappelle le style du serrurier
Jean Lamour, mais compte tenu de la date de réalisation de l'ouvrage, il semble
peu probable qu'il en soit l'auteur.
Au premier étage, le palier est soutenu par des arcs diaphragmes à décor
feuillagé.
Une des grandes originalités de l'escalier réside dans le décor en
trompe-l'œil de
la loggia qui assure la liaison entre les pièces de part et d'autre de la cage
d'escalier au second étage. Le décor en trompe-l'œil, ainsi que le plafond peint, sont attribués
au peintre italien Giacomo Barilli, mort en 1723, élève de Francesco-Galli
Bibiena (1659-1739) à qui l'on devait, quelques années plus tôt, le décor de
l'opéra de Nancy. Le dessous de la galerie à balustrade de bois, est peint en
trompe-l'œil à la grisaille. La magie de l’illusion de se trompe-l’œil a de
quoi fasciné le visiteur, cette architecture simule des caissons à décor de feuilles stylisées
associées à des coquilles.
Dans le grand axe, deux cartouches opposées portent, l'un des trophées,
l'autre des instruments de musique. Ce décor d'inspiration baroque répond à la
découpe du jour faite de courbes et de contre-courbes qui s'ouvrent sur la
perspective du plafond peint de nuées peuplées d'oiseaux et de têtes joufflues
d'enfants. Sous l'Empire, le plafond est doté d'un aigle de tôle peinte dont la
tête suit les indications de la girouette du toit de l'immeuble propriété de la
famille de Vioménil.
Le décor intérieur
L’intérêt du décor intérieur et des
distributions de l’hôtel Ferraris consiste en la cohabitation harmonieuse entre
deux programmes décoratifs. Réalisés, à près d’un siècle d’écart, ils sont
aujourd’hui encore une belle illustration de l’évolution du goût
L'aile droite :
Un exemple des principes de Germain Boffrand Selon
la pratique parisienne, chaque pièce est dotée de lambris d’appui (haut de 80 cm
sur 3 murs) et de hauteur (toute la hauteur du mur exposé au froid) en un parti
innovant en Lorraine où l’on avait plutôt l’habitude de couvrir entièrement les
murs de boiseries. En application du principe de la hiérarchisation des salles,
le visiteur entre d’abord dans une antichambre (cabinet vert aujourd’hui centre
de documentation du patrimoine) au plafond dépourvu de décor mais souligné par
un adoucissement (élément arrondi entre le mur et le plafond) vigoureusement
mouluré puis pénètre dans une pièce pourvue de trophées militaires mi-antiques,
mi-orientaux.
L'aile gauche :
Un exemple de la production de Joseph Beunat Si
les lambris ont conservé leurs dispositions d’origine, les portes et les
adoucissements sont entièrement repris par l’ornemaniste Joseph Beunat
(manufacture à Sarrebourg de 1805 à 1824, puis à Strasbourg, enfin à Paris).
Fortement influencé par l’Antiquité classique, il dessine de nombreux modèles de
génies ailés porteurs de couronnes de lauriers ou de trompettes. Ces motifs
étaient réalisés en stuc moulé, peint ou doré.
Aux heures d'ouvertures des services régionaux de
l'inventaire, il vous est
possible de visiter certaines parties de l'immeuble (cour et escalier).
18
- Hôtel des Loups - 1 rue des loups
Après la visite l' Hôtel Ferraris, tout en remontant
la rue du Haut Bourgeois, prendre la 1ère rue à gauche.
L'hôtel des Loups, édifié pour Monsieur de Curel, Maître des chasses du duc
Léopold porte la marque du génie de Boffrand qui lui dessina un plan en U.
De cet immeuble restauré, on admire le fronton de l'entrée principale rehaussé
d'une hure de sanglier et de trophées cynégétiques, et sur les piédroits
du portail de la cour d'honneur, deux grands loups assis figurés au naturel par
Lépy, rappellent les fonctions de Monsieur de Curel.
19
- Hôtel de Gellenoncourt - 4 rue des Loups
Ancien hôtel de Gellenoncourt puis de d'Hoffelize demeure du
XVIIème siècle, avec un joli portail.
20
- Hôtel d'Haussonville - 9 rue Trouillet
Suivez la rue des Loups qui vous mène sur la place de
l'Arsenal. Au n° 7 sur votre droite vous découvrirez l'ancien arsenal (porte,
trophées, cour intérieure bordée d'arcades) datant du milieu du
XVIème
siècle. Un peu plus loin, au coin de la rue Mgr Trouillet et de la rue
St-Michel, sur votre droite, vous trouverez l'hôtel d' Haussonville.
Élevée entre 1528 et 1543, cette imposante demeure est imprégnée du style
renaissance ; il s'agit d'une commande du Sénéchal de Lorraine, Jean
d'Haussonville, qui n'en vit pas l'achèvement. Son fils Balthazar, Gouverneur de
Nancy et grand maître de l'Hôtel ducal en est le premier occupant. La demeure
est remaniée en 1552 par jean III de Haussonville.
A la sobriété des façades sur rues, l'ordonnance de la cour oppose un riche
décor rythmé par les galeries à claire-voie. La porte d'entrée de la tour
d'escalier a été dotée au XIXème siècle d'une porte ouvragée qui
provient de la maison des Sirènes de la rue Saint-Michel contemporaine de
l'hôtel d'Haussonville. Le motif sculpté en creux dans le bois représente une
architecture en trompe-l'œil qui est directement inspirée par les recueils
d'architecture de l'italien Alberti.
Le motif d'inspiration gothique qui
décore la galerie du premier étage est proche de celui qui décorait la Maison
des Loups de Pulligny. La galerie est en pierre ajourée, ornée de mouchettes,
quant au second étage elle est en bois et repose sur des colonnes décorées de
feuilles d'acanthe.
Cet hôtel particulier fut transformé en hôtel 4 étoiles par Laurence et
Jean-Claude Capelli en 2003.
21 -
Hôtel du Marquis de Ville - 10, rue de la source
Après avoir remonté en partie la rue St Michel, tournez à
gauche pour prendre la rue de la source. Au n°10, les façades de cet immeuble
abritent une cour intérieure avec une remarquable fontaine difficile à voir de
l'extérieur.
Ancien hôtel du Châtelet, puis du marquis de Ville
construit au début du XVIIème
siècle. La fontaine est composée, d'une niche encadrée de deux cariatides
soutenant un entablement dans lequel se dresse Neptune avec à son pied, un
triton qui crache de l'eau dans une vasque.
22
- Hôtel Lillebonne - 12, rue de la source
L’hôtel Lillebonne abrite aujourd’hui un centre culturel
des plus dynamiques.
Cet hôtel du XVIème siècle doit son nom à l’un de ses propriétaires
le prince de Lillebonne. Construit en 1578 pour Claude de Beauvau, son
architecture est typique du règne de Charles III avec ses hauts combles. Ses
fenêtres sont à frontons semi-circulaires surmontées par un riche décor et sa
porte flanquée de colonnes enguirlandées de feuillages. L’hôtel est surtout
remarquable par la somptuosité de l’escalier principal, dont les plafonds sont
meublés d’entrelacs. Dans sa cour intérieure on remarque le puits et les corps
de logis arrière avec deux jolis escaliers.
L'immeuble côté rue de la charité abritait depuis 1777, les Dames de
Charité de la paroisse Saint Epvre, ou Sœurs de Saint-Vincent de Paul. Elles
ouvrent leur maison au n° 20 de cette rue en 1701 et en 1829, elles achètent
l’ancien hôtel de Lillebonne, afin d’étendre leur action. Elles occupent ces
deux maisons jusqu’en 1973. Les boiseries de sa pharmacie ont été remontées au
Musée lorrain.
23
- Hôtel de la Monnaie - 1, rue de la Monnaie
Suivez la rue de la source et tournez à gauche en
redescendant la rue de la Monnaie pour découvrir l'hôtel de la Monnaie. Cet
immeuble abrite actuellement les Archives Départementales.
L'hôtel
de la Monnaie, lieu ou l'on frappait la monnaie du duché de Lorraine. L'ensemble
a été construit par G Boffrand de 1721 à 1725, doté d'une porte centrale
avec fronton, et d'un escalier avec une rampe en fer forgé aux chiffres de
Léopold.
Il a été construit dans l'une des plus anciennes rue de Nancy
qui remonte aux origines de la ville, au XIème siècle. Dans cette
rue, a été construit le Chastel primitif des ducs de Lorraine. Les premiers
remparts de la ville longent alors le château, à l’emplacement de la rue de la
Monnaie. Des travaux effectués au sous sol des Archives Départementales
ont mis au jour quelques restes de ces murailles primitives. Le tracé de cette
rue ne changea guère au cours des siècles. En 1769, la destruction des remparts
permet l’ouverture de la rue vers la place Carnot, alors en création.
24 - la statue
équestre de Jeanne d'Arc - Place La Fayette
Lorsque vous arrivez en bas
de la rue de la Monnaie, vous débouchez sur la place Lafayette. En son centre,
trône la statue équestre de Jeanne d'Arc. Une enseigne d'un commerce
représentant un cheval en bronze, il a été posé, il y a une vingtaine d'années.
Cette enseigne n'a pas de valeur historique, son rôle est uniquement
publicitaire.
Cette place est créée en 1813, à l’emplacement de l’ancien hôtel de Vioménil qui
appartenait à une vieille famille lorraine de ce nom. Cet hôtel occupait tout le
carré de la place actuelle et a été détruit. Un square est alors aménagé en
1867, et la statue équestre de Jeanne d’Arc, est érigée en 1890.
Cette statue est l'œuvre de Fremiet, avec le concours pour la fonte des frères
Thiébaut. Cette statue de Jeanne d'Arc est identique à celle installée à Paris
place des Pyramides en 1874, à l'angle de la terrasse du jardin des Tuileries.
Elle date du début de la IIIème République et devait participer au
rétablissement de la confiance des Français après la défaite humiliante de 1870.
Fremiet, sculpteur plutôt animalier, ne sera pas satisfait de son œuvre
parisienne. Il jugera que le cheval n'était pas à l'échelle de la cavalière.
Il la reproduira à la demande de la ville de Nancy, en 1889, en réduisant la
taille du cheval, en ajoutant un chanfrein pour dissimuler sa tête et en
supprimant le harnais autour de la croupe. Le premier cheval du monument
parisien sera remplacé par une copie de la taille de celui de Nancy, dix années
plus tard. L'initiative suscitera les critiques parisiennes de ceux qui
jugeaient qu'un artiste de devait pas modifier une œuvre déjà installée dans le
domaine public.
La statue, devient le symbole de la reconquête nationale jusqu'à la Première
Guerre mondiale.
La légende voudrait que le duc de Lorraine Charles II ait donné à la jeune
héroïne un cheval blanc et une armure avant son départ pour rencontrer en 1429
Charles VII roi de France. En fait, elle ne reçut que peu de soutien
du duc de lorraine et quelques pièces de monnaie.
25 - Hôtel de
Ludres / ancien Hôtel de Custines - 11 Place du colonel Fabien
Contournez la Place Lafayette en direction de la place St Epvre. Sur la Place du
colonel Fabien, l'hôtel particulier construit par Germain Boffrand lui
donne cette allure grandiose à force de sobriété.
Cet hôtel particulier est construit en 1713 par Germain Boffrand qui lui imprime
une allure grandiose à force de sobriété. Le portail est orné d’un mascaron de
Bacchus, d’urnes et de trophées d’armes. La fontaine de la cour, fort simple,
sur le fond de bossages réguliers, n’est pas visible de l’extérieur.
26
-
Place St Epvre / la Statue René II
Faites le tour de la place bordée d'immeubles
du XVIè et XVIIIème
siècle, on remarque en son centre une fontaine surmontée par la statue équestre
de René II.
Cette statue équestre en bronze réalisée en 1883 est l'œuvre de Mathias
Schiff.
De la place du Marché et de l'ancienne monumentale fontaine alimentée par le
ruisseau de la Boudière (de Boudonville) ne subsistent au nord-est, que quelques
arcades ombreuses; Elles font face à la maison du Lutin, sobre demeure
Renaissance échancrée à la base pour faciliter le passage.
27
- Eglise St Epvre - Place St Epvre / Place Joseph Malval
Remarquable par les immenses vitraux des 74 verrières et
l'élévation de sa flèche qui s'élève jusqu'à 87 mètres au-dessus de ses propres
toitures de cuivre verdi, elle domine la ville vieille. La visite de son
intérieur s'impose et vous permettra d'apprécier ses vitraux entre autres.
La physionomie de la place St Epvre, cœur de la Ville-Vieille, a profondément
évolué au cours des siècles. Elle est, après la place des Dames
(l'actuelle place du Colonel Fabien), la deuxième place de la ville, créée aux
XIIème / XIIIème siècle, lors de
l’extension de la cité primitive. Pour les habitants de ce faubourg, Simon Ier
fait construire une chapelle Saint Epvre, devenue église en 1145.
A cette
époque, on ouvre une halle, embryon de la place actuelle. Cette halle était le
principal centre de la ville où s’établissent des commerçants et des
artisans. Elle devient la plus importante de la ville et la plus active, ou
siégeait l’Assemblée Générale des Bourgeois, et les Archives. Sur l'un des
immeubles de cette place, les armes de la ville y sont représentées.
La Ville-Vieille se développe autour de l'église Saint Epvre et plusieurs
édifices se succèdent en bordure de la place du marché dominée par la tour de la
basilique. Ce beffroi faisait office de tour de guet où se réunissaient les
représentants de la ville.
En 1495, on élargit la place en abattant les halles et un flot de maisons.
On édifie une fontaine, à l’usage des marchands de poisson. Cette place, qui
servait de marché, est entourée d’arcades, et demeure telle quelle jusqu’au
XIXème siècle. A l’emplacement de l’église primitive, on
construit, en 1451, une nouvelle église gothique, plus grande, orientée
Est-ouest, qui est rasée en 1863, afin de lui substituer une basilique de
style ogival au chœur tourné vers le sud.
A partir de cette période, commence une vaste opération de restructuration
du quartier, à l’initiative de Monseigneur Trouillet, curé de la paroisse qui
veille à faire dégager Saint Epvre de l'étau des ruelles tortueuses qui
l'enserrent. L’ancienne église, devenue délabrée ainsi que bon nombre de maisons
ont été démolies.
L'architecte municipal Prosper Morey, réalise le projet
du nouveau Saint Epvre de 1862 à 1875. On doit à cet architecte cette
immense basilique, chef-d'œuvre de l’art néogothique, ainsi que les églises
Saint-Fiacre, Saint-Nicolas. Très controversé quant à son style car l'ancienne
tour n'a pas été conservée - contrairement aux assurances données-
le projet achevé reçoit finalement les louanges des nancéiens.
La dépouille de l'abbé Trouillet repose dans le transept ouest sous son
portrait en marbre blanc. Ce tombeau rappelle la générosité du prêtre envers sa
paroisse (il offrit, par exemple, les symboles des quatre évangélistes qui
décorent le parvis). On retrouve l'effigie du jeune curé Trouillet bénissant sur
le pieddroit le plus à l'ouest du grand porche.
A partir de 1865, l'abbé Simon, curé de Saint Epvre, successeur de
Monseigneur Trouillet poursuit son œuvre. Il lance une souscription publique
pour faire face aux travaux, en sollicitant les grands de ce monde de la
Lorraine à l' Europe. L'empereur François-Joseph offre le grand escalier d'accès
et des verrières le représentant, ainsi que son épouse, sous les traits de Saint
François et de Sainte Elisabeth. Les vitraux offerts par Napoléon III et
l'Impératrice les figurent en Saint Louis et Sainte Eugénie (vitraux aux visages
retouchés après 1870).
De nombreux vitraux, boiseries, pièces de mobilier et une spectaculaire crèche
sont réalisés par des artisans viennois, comme pour rappeler que la famille de
Lorraine régnait alors sur l'Autriche. Par privilège papal l'église Saint Epvre est promue basilique mineure en 1874.
La verrière, figurant
Saint Epvre ayant à ses pieds la maquette de l'ancienne église gothique et
sainte Odile, voit le jour à la Belle Époque.
Remarquable par les immenses vitraux et l'élévation de sa flèche, elle
domine la ville vieille et abrite des familles de faucons crécerelle. En
décembre 1999, la tornade qui ravage la France mit à mal la basilique, classée
au titre des Monuments Historiques quelques es mois auparavant.
Actuellement de gros travaux programmés sur dix ans
sont en cours pour sa rénovation extérieure.
Depuis 1934, la Place Saint-Epvre à gauche de l'église porte le nom, de place
Joseph Malval .
Joseph Malval (1866-1933), né à Boersch (Alsace), ancien
maire de Nancy, fait ses études de droit à Nancy. Conseiller municipal en 1919,
adjoint au maire en 1925, il est élu maire de Nancy en 1929. II meurt au cours
de son mandat, laissant la réputation d’un administrateur dévoué à la cause
publique et d’un homme intègre et généreux.
28
- Grande rue 2ème partie / de la place Joseph Malval à la
place Vaudémont
Après avoir fait le
tour de l'Eglise St Epvre, prenez la Grande Rue par la place Joseph Malval.
Dans cette rue rénovée, on peut découvrir des maisons construites du XVIème
au XVIIIème
siècle. Toutefois, les cours intérieures, galeries à entrelacs et fontaines sont
difficilement accessibles de l'extérieur, le facteur "chance" pour les voir se
révélant alors prépondérant.
Quelques exemples au : n°37
Hôtel ou habite au début du XVIIème
siècle Jean Courcol, la porte sculptée donne sur deux étages en galerie avec des
balustrades en fer forgé. n°30 Emplacement de la maison de Georges Marquez
où est déposé et exposé le corps de Charles le Téméraire retrouvé dans l'étang
Saint Jean le 5 janvier 1477, une inscription en pavés noirs sur le trottoir
rappelle cette date importante pour la ville de Nancy. n°23 Ancien Hôtel
de Ferry de Ligniville, dernier bailli lorrain en 1630, la façade du XVIè
/ XVIIème siècle, avec une remarquable
galerie en entrelacs. n°11 La maison du jurisconsulte Guillaume de
Rogneville, avec une belle porte et dans la cour des consoles sculptées de
masques de femmes qui supportent une galerie à balustres du XVIème siècle.
n°7 Cette belle porte du XVIème
siècle est l'habitation de Médard Chuppin, peintre de la Cour, ensuite de Joseph
Hugo, menuisier, grand père de Victor Hugo. Puis acquise par Mr Ducret qui sera
le premier à vendre à Nancy les marées et huîtres fraîches.
29
- Retour sur la place Stanislas par la Place Vaudémont
A
l'emplacement du bastion d'Haussonville construit au XIVème siècle se
trouvait la primitive porte Saint-Nicolas, sortie sud de la ville avant la
construction de la Ville-Neuve. Au milieu du XIXème
siècle, les remparts et le bastion d'Haussonville sont rasés et remplacés par la
place de Vaudémont.
Aujourd'hui cette petite place
est envahie par les terrasses des restaurants.
Au musée des beaux-arts, place Stanislas, on découvre les
origines de cette place avec trois portions d'un mur de contrescarpe du bastion
d'Haussonville.
La place de Vaudémont abrite la statue de Jacques Callot et
deux bustes des graveurs Ferdinand Saint Urbain et Israël Silvestre encastrés
dans la porte Héré.
Bonne visite
Bruno DENISE
- Voir les autres
itinéraires de visite
de Nancy
- 1er ITINERAIRE
- 2ème
ITINERAIRE - 3ème
ITINERAIRE
Pour informations :
- Voir le plan de cet
itinéraire
- Trouver les informations
utiles, voir indispensables pour votre visite de Nancy
- Mode d'emploi et renseignements
complémentaires sur le contenu du site :
Contact avec l' Administrateur
Retour page d'introduction des itinéraires:
- Trouver les informations
utiles, voir indispensables pour votre visite de Nancy
-
Mode d'emploi et renseignements
complémentaires sur le contenu du site :
Contact avec l' Administrateur
- Voir des photos du patrimoine nancéien
|
- Voir le plan
|