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                Stanislas Leszczynski

 

Inauguration

 

De la place Royale

 

le 26 novembre 1755

 

 

 

Le samedi 22 novembre 1755, Stanislas quitte Lunéville pour le château de la Malgrange près de Nancy.

 

Une messe est célébrée le mardi 25 à la Primatiale devant le roi et en présence des corps constitués.

 

Le roi retourne en grand équipage à la Malgrange, précédé des membres de sa maison.

 

Nancy est envahi par une grande foule de Lorrains et de Français ainsi que de nombreux étrangers pour participer a cet instant solennel que sera l'inauguration de la place Royale.

 

Le lendemain, vers midi après une messe à Bonsecours, le carrosse du roi de Pologne entre dans la cité par la porte St Nicolas de la Ville Neuve.

 

Les régiments de la garde rendent les honneurs au souverain, ponctués de détonations, de la mousqueterie et de l'artillerie. En début d'après-midi, accompagnée du chancelier Chaumont de La Galaizière, sa Majesté polonaise est accueillie sur la place Royale à la porte de l'hôtel de ville par Thibault de Montbois, lieutenant général de police.

 

Pour cette occasion exceptionnelle, le souverain a coiffé sa longue perruque grise, et revêtu le cordon bleu de l'ordre du Saint-Esprit sur son habit de brocart tissé de fils d'or. Il entre dans le grand vestibule, gravit l'escalier orné de la magnifique rampe en fer forgé réalisée par Jean Lamour.

 

Enfin, il pénètre dans le salon carré où l'attendent les notables de la ville. Au plafond, le peintre nancéien Jean Girardet a représenté Stanislas en Phébus, dieu de la lumière. Accompagné par la Victoire, il conduit le char du soleil et dissipe les nuées sous le regard ébloui des muses. Sur les murs, quatre grandes fresques évoquent les bienfaits du monarque. Apollon offrant une couronne à un jeune artiste est une allusion à la fondation de la société des sciences et belles-lettres. Jupiter symbolise la justice royale, Esculape rappelle la création du Collège des médecins et Mercure la bourse attribuée aux marchands.

 

Après avoir salué l'assistance, le roi s'avance sur le balcon de l'hôtel de ville dont la rambarde reproduit les armoiries de la famille Leszczynski. A cet instant, parti de l'arc de triomphe, un héraut* d'armes  précédé de trompettes et de cymbales accomplit le tour de la place, marquant une pause devant chaque pavillon pour proclamer à haute voix:

 

" Messieurs c'est aujourd'hui que le roi fait la dédicace du monument que Sa Majesté a fait ériger comme un gage de son amour pour le roi son gendre. Vive le roi !"

 

Une salve d'armes proclame la dédicace et les sculpteurs, Guibal et Cyfflé découvrent la statue retirent le drap qui cache encore la forme.

 

La statue de Louis XV apparaît dans son manteau de bronze. En pied, vêtu d'une cuirasse romaine, toge sur les épaules, le souverain tourne son regard vers la France... La statue est rendue plus grandiose encore par le piédestal en marbre de Gênes et la magnificence du socle sur lequel s'appuient les grâces de plomb des quatre vertus : la Prudence, la Justice, la Force et la Clémence. Ainsi, la place Royale ne se distingue pas seulement par une architecture fastueuse, elle dessine aussi une géographie politique en plaçant la figure du roi au cœur de la ville et de la province qui ne n'est toujours pas officiellement rattachée à la France.

 

Du balcon de l'hôtel de ville, Stanislas ne cache pas sa joie en admirant toute son œuvre, la fière statue, la vaste étendue de la place, les pavillons, l'élégant arc de triomphe et, plus loin, dans le prolongement de la place Carrière le luxueux palais de l'Intendance.

 

Le comte Louis de Tressan, gouverneur de Toul et représentant du roi de France eu l'honneur de prononcer le discours et il subjugue toute l'assistance par son éloquence pompeuse.

 

De l'hôtel de ville, des conseillers jettent des pièces de monnaie au peuple. A regret, Stanislas quitte le balcon et retourne dans le grand salon, où éclata un banal incident qui faillit provoquer un drame. Des morceaux de plâtre d'une corniche du vestibule de l'hôtel de ville se sont détachés, un garde du corps pensant la vie de Stanislas menacée donne l'alerte. Il s'ensuit une pagaille, vite maîtrisée par l'entourage du roi.

 

Vers trois heures de l'après-midi, l'assistance traverse la place pour se rendre à la Comédie. La troupe de Lunéville y interprète une joyeuse création du Nancéien Charles Palissot, "Le Cercle ou les Originaux", une satire du pouvoir et de la gloire, dans laquelle l'auteur croit bon de ridiculiser Jean-Jacques Rousseau. Stanislas en a beaucoup rit. Mais cette affaire aura une suite: les philosophes de la Société des sciences et belles-lettres réclameront l'exclusion du dramaturge trop narquois et il faudra l'intervention de Rousseau lui-même pour éviter cette mesure extrême.

 

Après le spectacle, un bal est donné dans la grande salle de l'hôtel de ville où le roi se rend. Un repas est servi aux soldats sur la place Saint Sébastien de la ville neuve et le roi ne manque pas d'aller les voir dîner.

 

A la nuit tombée, des tonneaux de vin sont disposés devant les fontaines de la place royale et le peuple vient gaiement y boire. Rien ne manque à la fête, pas même l'opposition qui, rue Saint-Dizier, a regroupé deux cents irréductibles de l'ancienne dynastie venus chanter de vieux airs lorrains devant un buste du duc Léopold.

 

Personne ne se soucie vraiment de ces nostalgiques et l'on court au feu d'artifice prévu pour terminer la journée en apothéose, mais la pluie fine qui tombe sur la ville oblige à remettre ce divertissement au lendemain.

 

Thibault de Montbois remis la médaille à Stanislas lorsqu'il sortit de l'hôtel de ville pour se rendre sous le péristyle de l'arc de triomphe où il assista au feu d'artifice.

 

La médaille porte, à l'envers l’image de la statue, au revers le profil de Stanislas.

 

Répondant au lieutenant général, le roi de Pologne déclara aux magistrats.

 

" Messieurs, sur ce médaillon est mon effigie, mais les vôtres sont gravées dans mon cœur".

 

La ville s'illuminent de lampions et de pots à feu, mais hélas, les fusées humides tirées de la place de la Carrière explosent en mille petits pétards mouillés. Malgré les impondérables du climat, Stanislas peut savourer ces délicieux instants.

 

Toute la cour de lorraine a participé aux fêtes de Nancy qui eut plus d'ampleur qu’à Rennes lors de l'inauguration de la statue de louis XV , érigée devant l'hôtel de ville une année auparavant. Le monument breton avait été découvert devant la population à laquelle on offrit seulement quelques réjouissances.

 

Dans la capitale du duché de Lorraine, on voulut frapper les esprits par le faste et les discours. D'autres manifestations festives ont été offertes au peuple dans certaines villes comme Epinal, Vézelise, Mirecourt, Pont-à-Mousson.

 

Le peuple venu en affluence, honoré et flatté de rendre hommage à son souverain, goûte les Illuminations, représentations théâtrales, festins, etc. 

 

Quelle belle revanche sur l'accueil glacial qui  a été réservé à Stanislas Leszczynski dix-huit ans plus tôt lors de son arrivée en Lorraine !

 

 

héraut * : Officier public au service d'une société, d'un prince ou d'un chevalier, chargé, en particulier, de transmettre les messages, de régler l'ordonnancement des cérémonies et jeux ou encore de surveiller les blasons.      -  Stanislas Leszczynski    -  Médaille commémorative de la dédicace de la place Royale, réalisée par Mme Vaultrin      - avers : la statue du Bien Aimé                                               - revers : La statue du Bienfaisant