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La statue de Stanislas

 

une longue histoire

 



La place Royale au XVIIIème siècle

La place royale, centre obligé de toutes les manifestations, subit la révolution de 1789.

Dans un premier temps les Nancéiens très attachés à l’œuvre de Stanislas retarderont les effets destructeurs portés contre la monarchie.

En vertu d’un décret du 14 août 1792, le maire de Nancy Adrien Cyprien Duquesnoy, élu le 15 février 1792, eu pour mission de faire disparaître les emblèmes royaux. En septembre la statue de Louis XV est enterrée au pied de son socle. Le 12 novembre la garde national parisienne qui stationnait à Nancy est relevée par des fédérés le 13 novembre, ils détruisent avec une fureur inouïe un bon nombres d’édifices, bas reliefs, inscriptions, œuvres artistique et des documents faisant référence à louis XV et Stanislas.

La statue de Louis XV est exhumée le 26 novembre 1792. Démembrée, pesée puis vendue, elle fut ensuite envoyée à la fonderie de Metz le 23 janvier 1793.


La place Royale mutilée devint " place du Peuple" 

Une prescription du consul, du 12 juin 1800, ordonna l’érection dans chaque chef lieu des départements d’une colonne à la mémoire des défenseurs de la patrie. Le préfet Jean Joseph Marquis posa la première pierre de la "colonne de la Meurthe" le 25 messidor an VIII (14 juillet 1800).

La colonne de la Meurthe ne sera jamais construite.

Nancy honora avec faste l’empire, la grande armée et Napoléon. C’est alors que fut reprise l’idée de dresser un monument sur le support vide.


Une nouvelle statue pour un socle vide
 

Le 12 septembre 1808 la municipalité de Nancy passa un contrat avec Joseph Labroise, sculpteur Nancéen, pour réaliser dans un bloc de pierre de Savonnières, une représentation du Génie de la France (femme ailée distribuant des couronnes).

Sous l'Empire, la ville de Nancy devant faire face à des difficultés financières n’était pas en mesure d’entretenir le patrimoine légué par Stanislas. Le socle de la place du peuple resta vide durant cette période.

La statue commandée à Josèphe Labroise en 1808, devient "la gloire de Napoléon".

De nouveau transformée selon les désirs de Louis XVIII, elle est finalement inaugurée le 25 août 1814.

                    La statue vers 1830 

Le projet d'une statue consacrée à Stanislas prend forme

Le préfet de la Meurthe, vicomte Alban de Villeneuve-Bargermont se laisse séduire par un projet d’une statue de Stanislas roi de Pologne.

Sous la pression de la Maison d'Autriche, le gouvernement entreprend la restauration de la chapelle ducale de l'église des Cordeliers de Nancy, sépulture des ducs de Lorraine endommagée à l'époque révolutionnaire. Le 9 novembre 1826, les restes des princes lorrains sont solennellement transférés dans le caveau de l'édifice remis en état. La sépulture de Stanislas, mise en sécurité lors de la révolution est replacée en 1807 à l’église Bonsecours.

Les fidèles de l'ancienne dynastie exprimèrent leurs reconnaissances à leurs anciens souverains.

Le monument en l'honneur de Léopold fut érigé en l'église des Cordeliers. Le roi donna le marbre du buste et l'inauguration retardée n’eut lieu que le 21 novembre 1840.

Le préfet Villeneuve-Bargemont avait retenu le projet d'un monument consacré à Stanislas, sur la Carrière.
A la fin du mois de janvier 1823, sur un rapport de Corbière, ministre de l'Intérieur, Louis XVIII approuve l'érection d'un monument en l'honneur de son arrière-grand-père.


Une souscription pour financer la statue

Un arrêté préfectoral du 12 mars 1823 fixe les conditions d'une souscription.

Celle-ci est ouverte dans les départements de la Meurthe, de la Meuse et des Vosges, le département de la Moselle n'étant pas inclue dans le groupe lorrain pour éviter les susceptibilités de la ville de Metz.

La ville de Nancy offre à tous les yeux et à tous les cœurs, la preuve de l'affection particulière de Stanislas qui s'était plu à l'embellir.

Lorsque la France semble désireuse de rétablir les monuments détruits par le vandalisme révolutionnaire, elle s'occupe d'en créer de nouveaux à ses plus grands rois, comme à ses plus grands hommes. Le vœu des anciens sujets de Stanislas est proclamé et exaucé.

Tous les citoyens, surtout les protecteurs des pauvres, veulent payer un tribut d'amour à sa mémoire.

Une organisation très précise est instituée pour assurer le succès de cette vaste souscription dont la présidence est confiée au marquis de Pange.

Pour donner plus d'autorité à cette commission s’y joignent en mai 1824 : le baron Mallarmé, le lieutenant général Drouot, le comte d' Hoffelize ainsi que le comte Rôlland de Malleloy, député et doyen du Conseil de préfecture.

La souscription prit un bon départ. Le préfet se donna d'ailleurs beaucoup de mal et les sous-préfets organisèrent la souscription. L'administration des finances était chargée de recueillir les fonds. Dans les arrondissements de Nancy, Toul, Lunéville et Château-Salins, la prospection semble avoir été faite avec un soin particulier.

Le préfet de la Meurthe pressa ses collègues des Vosges et de la Meuse d'instituer la souscription dans leur département. Ceux-ci répondirent favorablement. Il s'adressa de même au préfet de la Moselle, bien que prudemment il n'eût point mentionné ce département dans l'appel fait aux populations en mars 1823. Le préfet de la Moselle était à l'image des Messins qui entendaient bien ne pas être confondus avec les Lorrains des duchés.

La liste des particuliers est plus édifiante, parfois touchante. La moyenne des souscriptions est assez basse. Le préfet avait d'ailleurs précisé que les "moindres offrandes" seraient acceptées. Les plus humbles manouvriers des villages, les gens de Métier, tailleurs, tonneliers, tisserands, apportèrent leur obole.

Les Lorrains traditionalistes, les fidèles de l'ancienne maison de Lorraine, s'associèrent à l'hommage.

En août 1824, le préfet donne au Conseil général de Meurthe-et-Moselle un compte rendu de la souscription. Une somme de 40.686 francs a été récoltée, très éloignée du montant prévu de la dépense, estimée à 90.000 francs pour le socle et la statue.

Le marquis de Pange, président de la commission, étudia l'implantation du monument, estimant que la statue de Stanislas trouverait son meilleur emplacement à l'extrémité de la Carrière, entre les pavillons de l'hémicycle


La statue de Stanislas un compromis entre le costume idéal et le costume moderne

Dans le dossier consacré à la statue, conservé aux Archives de Meurthe et Moselle, se trouve un dessin aquarellé d'un projet envoyé pat Trousset, père du préfet. On y voit Leszczynski servilement inspiré de Cyfflé, posé sur un socle dont chacune des faces portait un bas-relief en bronze évoquant des épisodes de la vie du prince.

A Nancy, on adopta un compromis entre le costume idéal et le costume moderne On voulait le monarque drapé dans un manteau, un manteau royal servant à marquer sa dignité, mais aussi à dissimuler quelque peu sa lourdeur. Cette lourdeur dont Cyfflé avait fait naguère bon marché. Il ne s'agissait pas de représenter un héros, mais le monarque bienfaisant. Stanislas devait être représenté en restaurateur de la ville, fondateur des institutions les plus sages et les plus philanthropiques, prince éclairé et religieux, ami des lettres et protecteur des arts.

La hauteur du monument, piédestal compris, devait atteindre une vingtaine de pieds et celle de la statue proprement dite, neuf à dix pieds. Ces proportions permettraient de ne pas nuire aux monuments environnants. Pour ce qui était de l'exécution, bien que la commission déclara ne vouloir apporter aucune entrave au génie, précisa l'attitude générale du monarque, son âge  et exigea expressément que l'artiste rappelât fidèlement cette douce affabilité, cette inépuisable bonté et l'ardeur pour le bien public qui avait animé Stanislas toute sa vie.


La commission pensa à Georges Jacquot pour réaliser la statue de Stanislas

Dès ses premiers travaux, la commission pensa à Georges Jacquot dont les œuvres semblaient garantir la réussite du projet, bien qu'il n'eût pas produit jusque-là "d'ouvrages de grande importance ", tout comme Guibal avant qu'il n'eût sculpté la statue de Louis XV.

La commission discuta avec calme et sérénité les titres de Jacquot. Elle appuya son jugement avec l’avis de plusieurs artistes célèbres de la capitale.

L'on se donna beaucoup de mal pour trouver sur la Carrière, un heureux emplacement au monument.

Cette place Carrière était une promenade, un lieu de rencontre, l'endroit ou se donnait la foire.
Le petit-fils du sculpteur Guibal, membre de l'Académie, exposa son point de vue, sans ambages du reste, dans une lettre du 31 mai 1823. Comprenant que l'on ne trouverait pas les fonds nécessaires pour construire un nouveau piédestal, il déclara que la statue obstruerait les vues sur le palais du Gouvernement, proposant qu'elle fût mise en relation avec l'arc de triomphe voué à Louis XV. A son avis il fallait dresser la statue de Stanislas sur le socle que ce prince avait destiné à son gendre.

Sic: Nous possédions une belle statue de Louis XV, sa destruction n'a pas été l'ouvrage des Lorrains, Cela peux réparer cette perte et montrer en même temps leur reconnaissance à Stanislas n'était point suspect à l'endroit de la statue du Bien-Aime. Je me rappelle encore les larmes de mon père quand le vandalisme eut brisé l'ouvrage du sien, j’ai hérité de ses sentiments.

En vérité, cette opinion, tout le monde la partageait. Observons que les années passant et les régimes se succédant, les Nancéiens croyaient ou feignaient de croire que c'était les fédérés qui avaient descendus Louis XV de son socle pour l’ envoyer à la fonte, et non la municipalité de la ville.

Charles X confirma la décision de Louis XVIII le 16 février 1825. Le ministre de l'intérieur Corbière en informa le préfet le 5 mars suivant. Le roi transmit dans le même temps une souscription de 3.582 francs. On espéra que ce geste inciterait un regain de générosité dans la population. Le préfet de la Meurthe confia ses espoirs au préfet des Vosges.

L'implantation de la statue de Stanislas sur le socle allait permettre de lier le monument du roi de Pologne à l'arc de triomphe voué exclusivement à Louis XV.

Adopté le 2 décembre 1825 par la commission, le second rapport, tenant compte des circonstances nouvelles, devait reprendre les conclusions du premier pour ce qui est du costume, de l'attitude du souverain, et mieux préciser les gestes du roi qui ne devaient pas être laissés au hasard.


La statue répond exactement aux vœux de la commission

Lorsque l'on pensa ériger la statue sur la Carrière, Stanislas désignait du bras droit la ville neuve, l'objet de ses soins. Cette fois, on prescrivit que Leszczynski, face à l'arc de triomphe, regarderait dans la direction opposée.

La commission en tira les conséquences. La main dirigée vers l'arc de triomphe serait t'elle armée du sceptre, du bâton de commandement ? Les avis divergèrent à cet égard.

La commission pensa que cette main devait finalement indiquer l'image de Louis XV, comme source de l'autorité de laquelle nous avions reçu tant de bienfaits.

L'image de Louis qui somme l'acrotère de l'arc sera indiquée par l'index de la droite du roi.

L'artiste exécutera ce parti et donnera volontairement à ce doigt une longueur démesurée.

Par surcroît, ce qui n'était peut-être pas sans incidence sur les préoccupations des Lorrains économes, le prix du monument paraissait devoir être moins élevé puisque l'on s'adressait à un artiste qui, n'ayant pas encore réalisé un monument "colossal ", devait se montrer plus modeste.

Du reste, le coup d'essai, on l'espérait bien, serait sans doute un coup de maître.

Jacquot envoya deux esquisses en terre glaise, l'une figurant Stanislas en guerrier, l'autre en habits polonais avec le manteau royal répondant aux vœux de la commission.

Le 13 décembre 1825, celle-ci se prononça pour la seconde esquisse. Jacquot exécuta le modèle en plâtre qui fut exposé au salon de l'hôtel de ville.

Le 12 mai 1826, à la préfecture de la Meurthe, convention fut passée entre l'artiste et la commission centrale pour la confection de la statue moyennant 6.ooo francs, payables en cinq fractions, au fur et à mesure de l'avancement de l'ouvrage. Le dernier paiement devant être exécuté après la mise en place et réception de la statue.

L'achèvement était prévu dans un délai de deux ans au plus tard. Le dessin joint à l'acte révèle que la statue répondait exactement aux vœux de la commission.
 

Le modèle fut assez suivi. Sous le manteau royal apparaît le costume national, évoquant le Sage de Pologne. L'artiste satisfait aux instructions qui lui ont été données; allant même au-delà pour ce qui est des accessoires du costume moderne.

On lui suggéra le costume des guerriers des temps modernes et Jacquot se référa au costume donné par Girardet dans les portrait de Stanislas.

Mais Girardet n’avait naturellement pas donné cette note d'exotisme. Leszczynski, vu par Jacquot, est chaussé de bottes molles,  armé d'un court cimeterre qu'il retient de sa main gauche.

Le cimeterre fut allongé à la demande du préfet comte d'Allonville, celui ci souhaitant que le sabre reposât sur le sol. Le comte d'Allonville désirait aussi que le roi fût sans perruque mais n'insista pas autrement et Stanislas conserva sa perruque.

               - La statue en détails

On demanda à Jacquot de draper le roi dans un manteau royal, manteau qui devait aussi offrir la possibilité de dissimuler l'alourdissement du corps. En vérité le roi est terriblement engoncé dans cette lourde étoffe doublée d'hermine, parsemée de croix de Lorraine et d'alérions, où s'insèrent les quartiers des armoiries de Pologne.

La commission suggéra un semé de croix de Lorraine et de fleurs de lis, emblèmes de la puissance de nos rois au nom desquels notre bon prince, disait-on, exerçait son autorité dans notre province. Ce trop ingénieux compromis était une hérésie héraldique que l'on évita heureusement Jacquot se mit à l'œuvre et le gouvernement lui donna l'usage d'un atelier dans l'île des Cygnes à Paris.


La statue devait être livrée en mai 1828

En septembre 1827, le modèle en plâtre était terminé.

Pour la fonte, Jacquot s’adressa à Soyer pour expérimenter un nouveau procédé utilisant un métal dit fusible, alliage de bismuth, de zinc et d'étain. Soyer dut construire un four.

Le préfet, le maire et la commission s'inquiétèrent de ces lenteurs. En juin 1829, le marquis de Pange, séjournant à Paris, alla chez le fondeur en compagnie de Quatremère de Quincy. La statue fut promise pour la Saint-Charles 1829.

La statue enfin fondue fut acheminée à Nancy. Un groupe d’experts procéda à la "réception" le 22 octobre 1831. La statue pesait cinq mille quatre cents kilos. Moins lourde que prévu, elle était par contre plus haute qu'on ne l'avait envisagé, mesurant quatre mètres et treize centimètres.
 

© Bruno DENISE

Le piédestal qui rehaussait le socle de la statue de Louis XV est supprimé.

On se félicite du résultat, des proportions, de la stature du personnage et de l'effet du "vaste manteau", disposé avec succès, nous dirons même avec bonheur.

Pour information : Le piédouche déposé est toujours visible au cimetière de Préville de Nancy ( Rue Notre Dame des Anges, entrée Est à gauche ).

En marbre blanc, le piédestal à été utilisé depuis 1830 comme stèle mortuaire par la famille Antoine. Il est en mauvais état de conservation, mais il demeure néanmoins un témoignage du passé lié à la place Stanislas.
 


Pendant la longue période de réalisation de la statue, on médita les inscriptions des faces du socle, sans rien décider.

L'académie de Nancy été chargée de préparer des textes rédigés en français.

Il importait de rappeler à la postérité les vertus du bon roi par des inscriptions donnant le simple énoncé de ses bienfaits. Le préfet pensait également que l'on pouvait joindre à ces listes des citations de paroles particulièrement significatives du bon roi :

Sic: Je fais à mes sujets tout le bien que je puis et ils savent que je ne leur en fais pas encore autant que je le voudrais. Le sentiment qu'un bon souverain inspire pendant sa vie doit lui survivre dans la postérité.


L
es inscriptions du socle ?

On épilogua longtemps sur les inscriptions du socle pour finalement être composées en une forme beaucoup plus brève qu'on ne l'avait pensé. Sous les auspices de la Société royale des sciences et belles-lettres de Nancy, le recteur de l'académie Jean Joseph Soulacroix, Alexandre de Haldat et Julien proposèrent des textes à la veille de l'inauguration, le 20 octobre 183I.

Sur la face nord :
 

A

 STANISLAS LE BIENFAISANT

LA LORRAINE RECONNAISSANTE

1831

MEURTHE - MEUSE - VOSGES

 

On ne donna que le nom des départements dans lesquels la souscription avait été ouverte et dont les Conseils généraux avaient consentis une subvention.

Sur la face opposée était inscrit le nom du roi et les dates extrêmes de sa vie.

Quant aux textes extraits des œuvres de Stanislas il n'en fut plus question.

Les inscriptions en lettres de bronze furent scellées dans le marbre.

La nomenclature des fondations fut tracée en lettres peintes sur deux panneaux de bois encastrés dans le socle. Deux années plus tard, ces panneaux furent remplacés par des plaques de marbre.


Le 6 novembre 1831 eut lieu l'inauguration de la Statue.

Le dimanche 6 novembre 1831 eu lieu l'inauguration de la Statue de Stanislas par le préfet Arnault, en la présence de l’ancien préfet Villeneuve-Bargemont qui ordonna la souscription en janvier 1823.

Le préfet honora la mémoire de Stanislas comme le grand architecte de Nancy et son bienfaisant.

Le maire ou plutôt l'adjoint Chenut, remplissant par intérim les fonctions de maire, insista davantage sur l'histoire du roi de Pologne deux fois détrôné, de cette Pologne dont les fils révoltés contre les Russes venait d'être écrasée.

Justin Lamoureux représentant l'Académie se félicita d'avoir rencontré Georges Jacquot : jeune sculpteur dont les ciseaux patriotiques enrichissent sa ville natale d'un grand chef-d’œuvre.

En 1847 une plaquette fut imprimée, incluant les discours prononcés lors de l'inauguration et les rapports de la commission concernant la conception de la statue.


l' index de Stanislas ?

On trouvait l'explication du geste du Bienfaisant, de l'index tendu dans la direction de l'arc de triomphe.

Cependant la main de Stanislas ne désignait rien alors en vérité, car le médaillon de Louis XV avait de nouveau disparu en juillet 1830.

A la place des inscriptions PRINCIPI VICTORI, PRINCIPI PACIFICO, on avait peint en jaune sur les cartouches surmontant les portes latérales de l'arc de triomphe: LIBERTE EGALITE / LIBERTE FRATERNITE

Le médaillon de Louis XV reprendra sa place le 26 mars 1852 et en 1876, les anciennes dédicaces, PRINCIPI VICTORI, PRINCIPI PACIFICO, furent ravivées sur l'arc de Triomphe.


Evolution jusqu'à nos jours

Cette statue en bronze, due à Jacquot, est beaucoup plus massive que celle du roi de France et l'absence de piédouche lui confère plus de lourdeur. Les allégories qui amortissent les angles du piédestal ne sont pas rétablies, mais autour de l'emmarchement de trois degrés la grille basse en fer forgé est restituée. La grille et l'emmarchement subsistent alors sans changement jusqu'en 1958.

Avant la fin du XVIIIème siècle les pavés posés en 1755 sur la place sont tellement dégradés par le gel qu'il faut se résoudre à les déposer entièrement. Les trottoirs garderont leur configuration d'origine jusqu'en 1861/1862, date à laquelle ils seront élargis et modifiés selon les dispositions actuelles.

Au XIXème` siècle, une chaussée pavée est aménagée à la périphérie de la place, laissant toute la partie centrale en terre battue.
 

© Bruno DENISE

En 1958 l'ensemble de la place est décapé pour acquérir une horizontalité qu'elle n'avait jamais eue.

De la rue Jacquot, derrière le Musée Lorrain, des fragments de la grille en fer forgé entourant jadis la statue de Louis XV puis de Stanislas étaient encore visibles en 2008 pour les nancéiens nostalgiques (actuellement la grille à été démontée en attente d'une restauration).

La grille de protection a été réalisée par les ateliers de Jean Lamour en 1755, puis pour des raisons qui nous échappent elle à été déposée en 1958.


L'emmarchement central est alors modifié pour coller au terrain remodelé (ajout d'un degré et augmentation de la hauteur des marches) et le dessin au sol prend la forme d'une trame en pavés dits "mosaïques" séparés par des dalles, adaptée au stationnement de 600 véhicules. La voie périphérique comme les trottoirs sont recouverts d'asphalte.


Les premiers candélabres et réverbères

D'après les textes, au XVIIIème` siècle deux consoles avec lanternes dorées étaient accrochées sur chacun des quatre pavillons qui encadrent l'axe est-ouest. Le tableau de  " Pange " nous donne une indication légèrement différente: rien n'est accroché aux façades des différents bâtiments, mais les grilles sont équipées de consoles auxquelles on pouvait suspendre des lanternes à la nuit tombée. Quoi qu'il en soit, l'éclairage urbain d'Ancien Régime était loin d'avoir la présence qu'il a aujourd'hui.

C'est à partir de 1836 que les premiers réverbères font leur apparition sur la place. Une première étape est franchie avec l'installation de huit candélabres aux angles de la place et au pied de l'arc de triomphe. Plus tard, quatre autres appareils sont ajoutés au milieu des grands côtés.

Dans la même période, des consoles en fer forgé supportant des lanternes sont accrochées aux façades. En 1857, on met en place les derniers réverbères et des bornes en périphérie de la Place.

En 1992, la place Stanislas est inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial de l'Humanité et en 1983, le stationnement est supprimé par le maire de Nancy.


250ème anniversaire de l'inauguration de la place Royale

Après les travaux d'embellissement et d'aménagement de 2005, l'usage de cet espace majeur est restitué aux piétons pour la promenade, ainsi que la fréquentation des édifices publics et des commerces.

Le grand dessin matérialisant les diagonales au sol est bien sûr l'armature visuelle qui remet la statue et son socle sur un sommet, au centre de la composition urbaine qu'elle symbolise.

Les trottoirs longeant les bâtiments de la place retrouvent leur sens premier de seuil des édifices, les lices confortant ce statut particulier. Rue Héré, les trottoirs de la place se prolongent et retrouvent ici une fonction conforme à la conception d'origine: leur niveau est égal maintenant avec celui des rez-de-chaussée, plan horizontal interrompu par la voie en pente naturelle vers la porte Héré.

Les réverbères restaurés en 2005 retrouvent leurs emplacements en périphérie du carreau central, mémoire virtuelle de la voie qui a longtemps réglé la circulation automobile désormais exclue de cet espace prestigieux.


 

La place Royale devenue Stanislas est le centre obligé de toutes les grandes manifestations.

La place Stanislas en 2005                                                                                 © Bruno DENISE


 
X   - Dessin du monument de Stanislas, par Jacquot, joint au contrat passé le 16 mai 1826 pour la réalisation de cette statue. Il porte la signature de l'artiste, du préfet et des membres de la commission
     - La statue "Génie de la France" sculptée par Joseph Labroise. Mine de plomb réalisée en 1830 par Charles François Châtelain  (1803-1873) - architecte diocésain, adjoint au maire - promoteur de la société Archéologique.