La statue de Stanislas

Quelques détails

Initialement, on pensa ériger la statue de Stanislas Leszczynski sur la place Carrière, Stanislas désignant du bras droit la ville neuve, l'objet de ses soins.

Or, le parti fut prit d'ériger  la statue de Stanislas, face à l'arc de triomphe.

L'implantation de la statue de Stanislas sur le socle au centre de la place "Stanislas" permit de lier le monument du roi de Pologne à l'arc de triomphe voué à Louis XV.

La statue doit indiquer de l'index de la main droite l 'image de Louis XV. Le médaillon exécuté à l'origine en marbre par Jean batiste Walneffer est situé sur un acrotère au dessus  de l'arc de triomphe (actuelle porte Héré). Le médaillon royal en bronze doré fut mis en place en 1815, en remplacement du médaillon orignal détruit lors de la révolution. Il fut retiré de 1830 à 1852, et puis de nouveau remplacé par l'actuel médaillon.

La commission pensa que cette main devait finalement indiquer l'image de Louis XV comme source de l'autorité de laquelle nous avions reçu tant de bienfaits..

L'artiste exécuta cette décision et donna volontairement au doigt une longueur démesurée .

Le 12 mai 1826, à la préfecture de la Meurthe,  une convention fut passée entre l'artiste Georges Jacquot et la commission centrale pour la confection de la statue. Le dessin joint à l'acte révèle que la statue répondait exactement aux voeux de la commission.

Le modèle fut assez suivi. Sous le manteau royal apparaît le costume national, évoquant le sage roi de Pologne. L'artiste satisfait aux instructions qui lui ont été données, allant même au-delà pour ce qui est des accessoires du costume moderne.

On lui suggéra le costume des guerriers des temps modernes et Jacquot se référa au costume donné par Girardet dans les portrait de Stanislas.

Girardet n’avait naturellement pas donné cette note d'exotisme. Leszczynski, vu par Jacquot, est chaussé de bottes molles,  armé d'un court cimeterre qu'il retient de sa main gauche.

Le cimeterre fut allongé à la demande du préfet comte d' Allonville, celui ci souhaitant que le sabre reposât sur le sol. Le comte d' Allonville désirait aussi que le roi fût sans perruque mais n'insista pas autrement et Stanislas conserva sa perruque.

On demanda à Jacquot de draper le roi dans un manteau royal, manteau qui devait aussi offrir la possibilité de dissimuler l'alourdissement du corps. En vérité le roi est terriblement engoncé dans cette lourde étoffe doublée d'hermine, parsemée de croix de Lorraine et d'alérions, où s'insèrent les quartiers des armoiries de Pologne.

La commission suggéra un semé de croix de Lorraine et de fleurs de lys, emblèmes de la puissance de nos rois au nom desquels notre bon prince, disait-on, exerçait son autorité dans notre province. Ce trop ingénieux compromis était une hérésie héraldique que l'on évita heureusement

Le piédestal qui rehaussait le socle de la statue de Louis XV fut supprimé. On se félicita du résultat, des proportions, de la stature du personnage et de l'effet du "vaste manteau", disposé avec succès, nous dirons même avec bonheur.

La statue fut fondue et acheminée à Nancy. Un groupe d’experts procéda à la "réception" le 22 octobre 1831. La statue pesait cinq mille quatre cents kilos.

Moins lourde que prévu, elle était par contre plus haute qu'on ne l'avait envisagé, mesurant quatre mètres et treize centimètres.

Le dimanche 6 novembre 1831 eu lieu l'inauguration de la Statue de Stanislas par le préfet Arnault, en la présence de l’ancien préfet Villeneuve-Bargemont qui ordonna la souscription en janvier 1823

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       - " La statue de Stanislas , une longue histoire"

Photos Daniel DENISE