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La place d'Alliance
Fontaine
consacrée
à la nouvelle
alliance |
La place d'Alliance
Stanislas avait décidé de créer une nouvelle place à proximité de la place
Royale. Il avait pensé la consacrer à Saint Stanislas. Elle figurait avec ce nom
sur les plans dressés en 1751 / 1753 des constructions nouvelles. A cet
emplacement se trouvait le jardin potager ducal aménagé sur l’ancien bastion
Saint-Jacques, sous le règne de Léopold 1er.après la démolition des remparts de
Nancy en 1698.
Un événement important se produisit tandis que l'on achevait cet ensemble. Cinq
mois après l'inauguration de la place Royale, était signé à Versailles le 1er
mai 1756 le "traité de Versailles" plus précisément au château de Rouillé, à
Jouy-en-Josas, entre Louis XV et Marie–Thérèse d’ Autriche mettant un terme à la
vieille opposition entre la maison de Bourbon et celle des Habsbourg.
Si ce spectaculaire renversement des alliances a consterné les Français, il a
réjouit les Lorrains, qui ont vu là un rapprochement entre Louis XV et François
1er ( Le duc de lorraine François III héritier de l'ancienne maison ducale
épousa le 12 février 1736 Marie–Thérèse d’Autriche, et deviendra ainsi
l'empereur d' Autriche François 1er puis François II )
.
Louis XV eut du mal à imposer sa politique à son entourage et trouva peu d'échos
dans le royaume répondant aux aspirations de son beau-père Stanislas Leszczynski
très favorable à cette alliance franco-autrichienne, gage selon lui de la paix
en Europe.
Il comprit la portée de ce traité, sans doute s' était il félicité autrefois de
la guerre de succession d'Autriche, sacrifiant à sa rancoeur pour la politique
des Habsbourg qui lui avait été défavorable lorsqu’il voulut conquérir le trône
de Pologne. Toutefois, il rectifia son jugement d'autant que la guerre avait
failli mal tourner pour la Lorraine.
En outre, les lorrains répugnèrent à se battre contre cette Autriche plus proche
d‘eux que le pouvoir de Versailles. Cet acte fut l'aboutissement d'un long
cheminement des perspectives pacifiques et soulagea les Lorrains des combats en
réunissant les deux maisons.
Ainsi, à côté de la place Royale (actuel place Stanislas), la place Saint
Stanislas disparut donc au profit de la place d'Alliance qui servit à commémorer
cet événement.
Afin de préserver l'unité architecturale des hôtels qui devaient la border par
d’aristocratiques demeures aux lignes simples et nobles, Stanislas utilisa le
même procédé que lors de la construction des différentes places de Nancy.
Le roi concéda des terrains à des personnes qu’il lui plaisait de favoriser.
Comme il l'avait fait pour la Carrière et la place Royale, les façades furent
bâties à ses frais, les autres murs et les aménagements intérieurs restant à la
charge des particuliers. Parmi les heureux propriétaires figurèrent notamment le
peintre Léopold Roxin, les architectes Joseph Murlot, Claude et Richard Mique,
ainsi que Emmanuel Héré qui en dressa les plans.
Cette place sobre et harmonieuse s'orna d'une fontaine prévue à l'origine pour
le centre de l'hémicycle de la Carrière. Son décor devait célébrer les victoires
de Louis XV et fut quelque peu modifié pour devenir le symbole de la pérennité
de l'alliance.
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Le sculpteur Paul-Louis Cyfflé dessina une fontaine baroque, obélisque surmonté par un génie de la Renommée qui dominait un groupe de trois vieillards barbus, tels les génies des trois
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fleuves tenant une urne d'où jaillit l'eau dans un bassin trilobé.
Le projet initial qui
prévoyait un bassin en forme de coquille est devenu une plateforme sur
laquelle repose l'obélisque et son piédouche.
Aux trois dauphins qui
devaient cracher l'eau au pied de celui-ci ont été substituées trois cornes
d'abondance, symbole de la prospérité.
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Les têtes de lions ont fait
place sur le piédouche à des emblèmes correspondant à des inscriptions et sur
les rebords de ce plateau ont peut lire
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- Première face : deux mains unies sortant de nuées
décorées de l'écu de France et d'Autriche:
Publicam spondent salutem
(Elles promettent le salut)
-
Deuxième face : deux mains brandissent un faisceau de flèches :Optato vincta discordia nexu
(La discorde a été vaincue
par un nœud qui a été voulu)
-
Et
sur la troisième, un écu unit des fleurs de lys et la croix de Lorraine:Prisca recensque fides votum conspirat in unum
(L’ancienne et la nouvelle
fidélité forment maintenant un même vœu.) |
Sur les flancs de l'obélisque au lieu de médaillons évoquant
les victoires du Bien-aimé, figurent des panoplies d'armes, casques carquois
réalisés en plomb évoquant la puissance plutôt que la guerre.
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Au sommet de la pyramide, sur le bouclier tenu par le génie
de la Renommée, on peut lire :
PERENNAE CONCORDIAE FOEDUS ANNO I 756
(Éternel traité de concorde 1756).
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Stanislas a tenu à laisser
dans la pierre le souvenir d’une période cruciale pour la Lorraine. Ainsi,
la place consacrant la nouvelle alliance correspondait parfaitement à l’idée
de paix et de bonheur des peuples.
A la Révolution, elle fut
place de la Renommée et place Chalier (maire de Lyon sous la Terreur).
* les génies des trois fleuves ( L’Escaut, la
Meuse et le Rhin ) en relation avec l'iconologie de l'obélisque
ou les fleuves Lorrains ? ,
Photos : Bruno DENISE
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